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Cinquantième voyage à Rome

mai 2018

Article du 29 mai 2018, publié par Brice Parent (modifié le 29 mai 2018 et consulté 1106 fois).

Le 50e voyage à Rome vient de s’achever.

Cet anniversaire a été dignement fêté, vendredi 18 mai 2018, à Ostie par la présentation de trois spectacles et des discours.

Merci à tous ceux qui ont participé à cette célébration !

Les spectacles

  •  5e2 : Orphée
  •  5e3 : Rome vu par les romanciers
  •  5e6 : La fontaine de Trévi

    Discours de Michel Marbeau, professeur d’histoire et géographie
    Le joli mois de mai à Rome

    Le joli mois de mai, au ciel bien bleu, l’herbe bien verte d’Ostie sur laquelle nous avons pu déguster une sympathique collation il y a peu de temps et les blanches pierres du théâtre sur lesquelles vous êtes tous assis ont vu se succéder de nombreuses décuries, que dis-je, des légions entières d’élèves de l ‘École alsacienne. Quelques VIID élèves, soit 7500 à quelques légionnaires près en 50 voyages.

    Tout comme les constructions romaines étaient faites pour résister au temps, le voyage a Rome a su perdurer. Vous rendez-vous compte cinquante voyages ! Pour ma part, moi qui commence à avoir quelques années d’ancienneté dans ce vénérable établissement, je n’en suis qu’à mon 20e voyage d’affilée et j’ai dû me contenter d’emmener quelques 700 élèves en ayant une et parfois deux classes de 5e en responsabilité.

    Il faut remercier encore la joyeuse équipe constituée de Georges Hacquard, ancien et mythique directeur de l’Ecole alsacienne et de Catherine Dumontet, d’avoir eu cette belle initiative en 1969. « La glorieuse expédition romaine » a été le prélude à la création de tout un « enseignement sur le terrain » dans plusieurs classes. Le voyage à Florence en seconde en est le meilleur exemple. L’expérience romaine a aussi entrainé la création la même année d’une association, l’AVES (Association pour l’organisation de voyages d’étude scolaires), qui contribue largement encore chaque année à organiser ce voyage. Éliane Bureau ici présente en est le fer de lance. Qu’elle en soit vivement remerciée. On ne doit pas oublier non plus le discret travail, mais au combien essentiel, des CPE de collège de l’École et notamment son actuelle titulaire, Évelyne Benso, sans oublier Catherine Guillaud quelques années auparavant.

    50e voyage, mais ce n’est plus tout à fait le même. Les toges, les flutes, les cigognes ne sont plus là, juste quelques-unes d’anciens élèves. Les temps changent et c’est bien comme cela. Cependant les bobs rouges, les jeux du cirque et le rallye d’Ostie sont toujours de mise et la plupart des incontournables monuments de la Rome antique également. Ils constituent donc un tronc commun. Le voyage n’est plus autant centré sur l’Antiquité, c’est lié notamment à l’évolution des programmes scolaires et au souhait de respecter des projets de classe. Le Moyen-âge, la Renaissance et la période baroque sont pris en compte, sans oublier la période contemporaine avec les studios de Cinecittà, ou le Maxxi par exemple. N’oublions pas, et c’est tout l’intérêt de Rome, que ce site concentre 2771 ans d’histoire continue. Peu de lieux dans le monde peuvent se prévaloir d’une telle continuité. Mais on ne s’est pas toujours arrêté à Rome ce sont parfois aussi ses environs : Tivoli, les Castelli Romani, Cerveteri bien sûr.
    Il est évident que les nouvelles générations de professeurs de l’Ecole alsacienne, contribueront à faire encore évoluer ce voyage. Rappelons que les nouvelles générations de professeurs ont toujours été intégrées dans les équipes grâce à de tels voyages, comme des plus anciens l’ont également été.

    Nous sommes aussi heureux de renouer avec une tradition ancienne, c’est-à-dire participer à cet événement avec d’autres établissements, aujourd’hui le lycée français de Panama, que nous saluons chaleureusement.

    Georges Hacquard avait la volonté de contribuer à décloisonner les disciplines et d’ouvrir l’enseignement – trop souvent abstrait – sur les réalités, grâce à un contact personnel et direct, comme l’écrivait en juin 1969 l’auteur d’un article de la revue L’Education, organe de l’Institut pédagogique national, ventant les mérites de ce voyage. Ce dernier s’inscrit aussi dans la tradition du « grand tour » qui débuta vers la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. L’Italie, et Rome plus particulièrement, est alors devenue une destination privilégiée pour des jeunes gens de bonne famille qui allaient ainsi compléter leurs humanités.

    Mais ce voyage va bien au-delà. C’est la mémoire d’une promotion. Le premier grand voyage à l’étranger avec tout un niveau. Ce sont des souvenirs communs qui dépassent bien évidemment l’histoire des lieux. C’est une ambiance, ce sont des couleurs, ce sont des odeurs, c’est une chaleur agrémentée par la fraicheur de toutes les fontaines. C’est une langue ancienne, comment peut-on oublier les mots frigidarium, caldarium, domus et insula ? C’est une belle langue contemporaine, chantante. C’est une gastronomie bien sûr. C’est l’occasion de voir des accompagnateurs, notamment les professeurs, sous un autre jour. C’est la réunion de toutes les familles de l’École, les élèves, les professeurs, mais aussi les parents et les anciens élèves. C’est la frénésie d’une ville en mouvement continu un gigantesque chantier permanent. Les monuments, les pierres ont ici un statut spécifique, comme le rappelle Dominique Fernandez. « Chaque vestige, en vieillissant, a pris une beauté propre, est devenu lui-même monument, indépendamment de la fonction qu’il occupait lorsqu’il n’était qu’un élément dans un ensemble architectural. À Paris, à Londres, les pierres n’ont qu’une fonction ; à Rome elles sont un être. Elles vivent par elles-mêmes, autonomes, splendides, avec leur grain, leur couleur, leur odeur. » Rome, C’est enfin le plaisir de se retrouver tous là, de partager tout cela en commun. Combien d’anciens élèves continuent-ils à vouloir inscrire leurs enfants à l’École alsacienne pour que leur progéniture vive ces moments qui les ont marqués à vie et contribué à créer des amitiés indéfectibles que le temps ne parvient pas à laminer. Peut-être, chers élèves, lorsque le moment sera venu voudrez-vous faire de même !

    Michel Marbeau
    18/05/2018, théâtre d’Ostie

    Discours de Marine Nahooray, présidente de l’AAEEA

    Vous me connaissez comme Mme Nahooray, professeur d’anglais. Je suis aussi mère d’élève, ancienne élève, et présidente de l’Association des Anciens Elèves de l’Ecole alsacienne. Je suis également la petite fille de Georges Hacquard.

    Mais qui est Georges Hacquard ?

    Georges Hacquard, directeur de l’EA pendant 33 ans. Il est à l’origine de la création de l’AVES avec Mme Dumontet, grâce à laquelle le voyage à Rome est né et perdure depuis 50 ans.

    J’aimerais de tout mon coeur remercier Eliane Bureau, qui depuis tant d’années nous épaule, et nous est d’une aide précieuse.

    Je n’oublie pas non plus Evelyne Benso, sans qui ce voyage ne serait pas possible aujourd’hui.

    Un grand merci également à Pierre de Panafieu, qui nous a toujours soutenus, et pour preuve, il est ici aujourd’hui, accompagné de Brice Parent. Tous deux anciens élèves également, tout comme ceux de la promotion 82 qui nous ont rejoints pendant ce voyage.

    Grâce à vous, aussi, la transmission est assurée.

    Ad Nova Tendere Sueta.

    Discours de Pierre de Panafieu, directeur de l’École alsacienne

    Comme Michel Marbeau l’a si bien dit, le voyage à Rome s’inscrit dans la pédagogie de l’École. Mais si Georges Hacquard a su saisir au vol la proposition de Catherine Dumontet, malgré le caractère très déraisonnable d’une opération qui consistait à affréter un train (pas encore un avion...) pour lâcher des décuries dans la ville éternelle, c’est parce qu’il savait que c’était dans la nature de cette maison que de mettre en contact direct les élèves avec les objets qu’ils devaient étudier.

    Contrairement à une légende tenace, je n’ai pas participé au premier voyage à Rome. Pas plus que je n’ai été témoin du sac de Rome par les troupes de Charles Quint en 1527, ni de la chute du pauvre Romulus Augustule, en 476. Non. Mais je m’en souviens très bien, du premier voyage de l’École à Rome. Car ma sœur aînée était du voyage. Et mon oncle était ambassadeur de France à Rome et avait ouvert le Palais Farnèse à toute la troupe, à la grande satisfaction de Georges Hacquard. Donc, avant même que j’y participe, le voyage était déjà inscrit dans la saga familiale.
    Ai-je des souvenirs de mon propre voyage ?

    Cette question doit vous paraître bien étrange.

    Vous avez en tête toutes les péripéties de votre propre voyage, et vous disposez d’un truc bien pratique qui n’existait pas quand j’avais votre âge, et qui vous permet de prendre en photo ou de filmer tout ce que vous voulez...et qui vous sert même accessoirement de téléphone.

    Alors oui, j’ai des souvenirs.

    Une amie m’a même envoyé une photo de moi à Rome. J’avais les cheveux très longs et beaucoup plus denses que maintenant. Une chemise à fleur, c’était la mode...quelques années plus tard. J’étais en avance. Un sac militaire en bandoulière. Là aussi, j’étais précoce.

    Quelques souvenirs en vrac :
    Je me souviens du lieu d’hébergement. Un bâtiment lugubre, avec des chambres où nous étions nombreux, à n’être pas très sages, je l’avoue. De très longs couloirs qui permettait à M. Babinot (monsieur Babinot était notre Madame Benso à nous). Il était professeur de sport, ancien champion olympique de cyclisme. Il avait la spécialité de nous courir après quand nous avions fait des bêtises et il parvenait, en courant, à nous donner des coups de pieds au derrière. Autres temps, autres mœurs.
    Je me souviens de nos sandwichs. Je n’avais jamais mangé de sandwiches aux nouilles froides. Je n’en ai jamais plus mangé.
    Je me souviens des jeux du cirque. Nous étions très nombreux, au Circus Maximus, des élèves de l’Ecole et des élèves d’autres écoles. À l’époque, il y avait Stanislas, Saint Michel de Picpus, le lycée de Montgeron. L’ambiance était chauffée à blanc. Les lazzis, les commentaires désagréables fusaient de partout. J’avais cru malin de m’associer à mes deux amis les plus rapides pour la course de char. Mal m’en a pris. Ils accélérèrent si brutalement qu’au bout de deux mètres j’étais par terre et au bout de 150 mètres je lâchais la ceinture de mes camarades après avoir été lamentablement trainé sur toute la longueur de la course.
    Je me souviens qu’au Forum, je devais présenter la maison des vestales. Leur sort m’avait particulièrement ému.
    Je me souviens que c’était ma première année à l’École et que je ne me sentais pas du tout un nouveau. J’imagine le tête que j’aurais faite si un aruspice avait prédit qu’un jour, ici même, je m’adresserait à des élèves de l’école alsacienne en qualité de directeur…

    Oui, je me souviens de mon voyage à Rome, mais je voudrais ne pas oublier...

    Ou, plutôt, je m’en m’en voudrais d’oublier de remercier tous vos professeurs, les parents, les anciens élèves (il en est qui arrivent à cumuler les trois casquettes…n’est-ce pas Marine ?) qui vous ont accompagnés tout au long de ces journées si longues et si riches. Sans eux, le voyage n’aurait pas eu lieu. Sans eux, nos élèves n’auraient pas accumulé tant de savoirs, d’images prégnantes, … et de futurs souvenirs éblouis.

    Et puis, the last but not the least, comme on dit aussi à Rome, je voudrais associer à cette fête du savoir et de l’amitié, Guillaume Fabrejon et Evelyne Benso et avec eux Eliane Bureau, qui, pour l’AVES, ont depuis de très longs mois, et jusqu’au dernières minutes du voyage, veillé sur la bonne marche des choses et ont fait, et font mille miracles pour que vous puissiez vivre ces moments qui, croyez-moi, compteront dans votre vie.

  • Diaporama
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    Vous pouvez aussi consulter l'intégralité de l'album sur notre galerie Flickr.

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