Sommaire

Sommaire

Recherche

Nous suivre

newsletter facebook twitter

Connexion

Vous n'êtes pas connecté.

Les Changements, par Raphaël Malet

Article du 4 juin 2012, publié par PO (modifié le 5 juin 2012 et consulté 144 fois).

La Nouvelle vague fantastique : Table des matières


LES CHANGEMENTS

Raphaël Malet

Ça se passait un vendredi matin, je partais en bus pour aller à mon travail au palais de justice.

En fait, je suis avocat, j’ai quarante-trois ans. Je vis dans le 16e arrondissement de Paris dans un duplex avec ma femme. Je mène une vie ordinaire. J’aime mon travail mais j’aime aussi quelques loisirs dont le tennis. Je joue en club, un club dans le bois de Boulogne, pas très loin de chez moi.

Reprenons, je partais au travail. Quand j’arrivai je fus accueilli par mon client ; il me dit que nous avions une audience à gagner. L’audience se passa très bien, il s’en sortit avec sept ans de réclusion pour viol et vol de voiture. En fin d’après midi, je rentrai chez moi. Ma femme me dit qu’elle avait réservé une table dans un excellent restaurant parisien, le Yam-Tcha. Arrivés là- bas, nous dinâmes. A la fin du repas, nous étions repus. Elle me dit qu’elle avait quelque chose d’important à me dire :

— Qu’as-tu à me dire ?

— C’est compliqué mais je vais aller droit au but.

— Vas-y, dit le moi !

— Je suis enceinte.

— Je mis un moment à réagir ; mais c’est extraordinaire, dis-je, mais quand naîtra-t-il ?

— Dans à peu près huit mois.

Nous finîmes la soirée et nous rentrâmes chez nous. Nous nous couchâmes et nous nous souhaitâmes bonne nuit.

Pendant la nuit, je me sentis mal. J’avais sans doute mangé quelque chose d’avarié durant la soirée. Je décidai de me lever pour aller manger quelque chose vu que j’avais le ventre creux en raison des vomissements. Dans la cuisine, je me servis un bout de pain et du fromage que je mis au micro-onde durant une minute. Pendant la minute, je rêvais à une pizza bien dégoulinante de fromage. Quand je sortis l’assiette, à ma grande surprise, je vis une autre chose dans mon assiette. Il y avait bien là ma pizza préférée, une pizza au chorizo. Je la mangeai sans grande conviction puis retournai me coucher. Le lendemain matin au réveil, je racontai l’étrange mésaventure à ma femme, elle me dit que j’avais sûrement mis la pizza vu qu’il était impossible qu’une pizza apparaisse par magie dans une assiette.

Le lundi matin, après un week-end mouvementé et plein de surprises, je me réveillai à l’aube pour aller au travail. Malheureusement, je devais y aller en vélo car tout le trafic des transports en commun était interrompu. Après m’être préparé, je descendis donc pour aller prendre mon vélo. En bas, à la place de mon vélo, il y avait une Aston Martin, la voiture de mes rêves. Je me demandais qui avait pris mon vélo ?! Pour ne pas être en retard, il fallait que j’appelle un taxi. En plongeant ma main dans ma poche, j’y découvris un trousseau de clefs qui n’était pas le mien. C’était les clefs de la voiture qui se trouvait devant moi. Etait ce encore une coïncidence ou quelqu’un m’avait-il fait une surprise ? Je me décidai à monter dans la voiture.

De retour de mon travail, je montai chez moi pour voir ma femme. La voyant, je lui dis :

— C’était gentil cette surprise.

— Quelle surprise ?, me répondit-elle

— La voiture de mes rêves, pardi.

— Mais je ne t’ai pas acheté de voiture.

— Alors pourquoi y avait-il une Aston Martin devant la maison ce matin, en plus j’avais les clefs.

— C’est sûrement un ami qui t’a fait la surprise.

Je passai donc la soirée à appeler mes amis et à leur demander si c’était eux qui m’avaient fait la surprise ; mais à chaque fois ils me répondaient la même chose : ce n’était pas eux qui me l’avaient faite. Encore une étrange coïncidence !

La troisième action m’enleva tout doute, ce n’était pas le simple hasard. C’était le jeudi de la même semaine. Il était 21h30, la nuit était noire, une pesanteur régnait sur la ville. Je sortis de la maison, je n’étais pas fatigué et avais décidé d’aller faire un tour. Passant sur un pont, j’admirais une statue avec un homme sur un cheval. Quand tout à coup, la statue se changea en un monstre de pierre vivant. Il courrait vers moi, il avait la gueule grande ouverte. Je pouvais voir ses dents, il voulait me dévorer !!! Je m’enfuis de ce lieu. Arrivé chez moi, je fonçai vers mon lit et me couchai. Essayant de m’endormir, je me tournai et me retournai, mes efforts étaient vains. Un moment, je m’assis sur le lit. J’étais terrifié, là où il y aurait dû y avoir une chaise, il n’y avait rien. Ma femme avait-elle déplacé cette chaise ? y avait-il un intrus dans la maison qui l’avait pris pour se prélasser ? Je réessayai de m’endormir en ne pensant pas a cette mésaventure. Je n’y arrivais toujours pas. J’allumai la lumière et réveillai en même temps ma femme. Je poussai un cri et ma femme, dès qu’elle eut ouvert les yeux, en poussa un aussi. Là où la chaise avait disparu, il y avait un squelette assis dessus en train d’écrire sur le journal intime de ma femme. Ne trouvant pas d’armes adéquates, je pris une chaussure et le repoussai vers le placard. Il tomba dans les balais et les produits ménagers. Je fermai la porte à double tour. Je retournai au lit et ne trouvant toujours pas le sommeil, me levai et passai la nuit à lire.

A l’aube, me disant qu’il était répugnant d’avoir un squelette mort dans sa maison, je me dirigeai vers le placard pour le faire sortir de la maison. Quand j’ouvris la porte il n’y avait rien, tout avait disparu : des produits ménagers au squelette.

Aujourd’hui, je suis dans un hôpital psychiatrique, ils disent que je suis fou. Je n’arrête pas de répéter : « Squelette, voiture, pizza… »

École alsacienne - établissement privé laïc sous contrat d'association avec l'État

109, rue Notre Dame des Champs - 75006 Paris | Tél : +33 (0)1 44 32 04 70 | Fax : +33 (0)1 43 29 02 84