Bulletins des profs : globalement positif

Tout professeur de l’École alsacienne est un hominidé, la majorité d’entre eux se réclamant du pithécanthrope. Tout en formant un groupe biologique compact, le professeur de l’École alsacienne (PEA) garde néanmoins une certaine capacité d’identification individuelle. Ainsi on trouve, parmi les PEA, des femelles (64%) et des mâles (36%). Les capacités intellectuelles, quant à elles, différent selon les individus, mais restent globalement positives. Ainsi...

Brigitte Monnier

Tout au long de cette année, Brigitte aura montré qu’elle est une très bonne élève, toujours ouverte à la discussion, aimable vis-à-vis des avis contraires – surtout en ce qui concerne la proportionnalité de l’intensité respiratoire et la densité des roches du sol. Cependant, elle cède trop facilement aux arguments des autres ; elle doit prendre confiance en elle et réaliser qu’elle peut, elle aussi, avoir raison. D’autant plus qu’elle a très bien travaillé cette année, en particulier dans sa dissertation sur le cheminement intellectuel de la mule.

Bernard Le Cerf

Bernard a fait de grands progrès cette année, surtout en musique et en philologie. Il a par ailleurs réussi à garder une parfaite condition physique grâce à une gamme perfectionnée d’exercices gymnastiques dont il détient le secret. Il a su rendre sans une ride la fureur de Médée (grâce à un fond musical raffiné), l’atarassw de Sénèque, la splendeur de Tacite, et jusqu’aux frasques de Pétrone, en passant par Euripide, Tristan l’Hermite, la Franc-maçonnerie et Jean-Claude Carrière. De parenthèse en parenthèse, du digamma et de la racine G i/e/o/O N indo-européenne à la métathèse consonantique, Bernard aura montré la voie des artes et des literrae à toute une génération de jeunes humanistes. Nobis est agenda gratia.

Alexandre Dédé

Le petit Alexandre a encore quelques progrès à faire mais avec un peu d’efforts et d’abnégation, il peut faire une excellente Terminale L. Quelques problèmes de grammaire (accord du subjonctif) et de latin ; en revanche, le niveau de grec est excellent. Le rythme est encore trop irrégulier : Alexandre devra apprendre à aller un peu plus vite s’il veut tenir le coup l’année prochaine.

Math : Il ne faut pas hésiter à faire quelques excursions, à se constituer une solide culture mathématique. Alexandre reste trop attaché au programme et semble avoir quelque crainte à s’en éloigner. A ce sujet, les ouvrages suivants lui seraient particulièrement utiles :

Le Triangle isocèle dans notre vie quotidienne : un outil du futur.

Un + 1 = Σ (π.λ / ei u1) ? Les suites numériques : mythes et vérité.

Gérard Coffin

Gérard s’est très bien débrouilliert cette année.
Français : Excellent. Gérard nous apprend même de nouveaux mots : la grivèlerie n’aura désormais plus de secret pour nous.

Philo : Des références très solides et tout à fait intéressantes. Ich stelle mir eine Frage : Wo ist Gott ?

Gérard sait dékortieren einen Text, donnieren eine Explication et illuminieren eine Obscurität. S’il konsentiert à quelques efforts, tout ce travail se konkretisera et prendra ainsi die Plénitüde – malgré tout déjà considérable.

Micheline Meillassoux

Micheline a bien travaillé cette année et de toute manière, les problèmes, ça commence seulement à êt’ des problèmes quand c’est déjà trop tard, et puis, s’il vous plaît pas, son plan, z’avez qu’à l’lui rendre, son plan, et puis d’abord, il est très bien, son plan, qu’est-ce qu’il a, son plan ? Bref, l’oeil vif et le pas assuré, Micheline sait affronter les difficultés avec une détermination hors pair.

Annick Meignen

Annick termine cette année très bellement.
Philo : Annick est particulièrement sensible aux ravages entre père et fils dans la famille Sartre – Schweitzer. Ses travaux, bien qu’anaphorico-oxymoriques, sont la plupart du temps recevables puisque liés à l’intertextualité sémantico-sémiotique. Particulièrement fonctionnant dans ce domaine, son travail sur les rythmes ternaires de l’acte VII, scène 2, de Baudelaire. (Lequel ? Cela n’a aucune importance.)

Annick possède un goût très sûr qu’elle n’hésite pas à mettre en valeur.