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Le Défi des 4e, 2012

par Judith Ravot, 3e2

Article du 13 mars 2014, publié par PO (modifié le 17 mars 2014 et consulté 670 fois).

The artists

Flash-back sur le Défi 2012, dont la réussite artistique a donné lieu, pour la première fois, à une représentation exceptionnelle au Théâtre Lamy.

La première semaine de juin, quatre ou cinq cars débordant d’élèves de 4e quittaient avec discrétion le boulevard du Montparnasse en direction du Domaine de Chalès, en Sologne. Là-bas, accueillis par une équipe pédagogique motivée et prête à presque tout, il passèrent quatre jours à défendre vaillamment leurs couleurs à coups de bonnes réponses, de couplets-refrains et de buts marqués, dans les espaces verdoyants et les gymnases surchauffés.

Pour résumer, ce que l’on appelle le Défi est, en fait, un concours entre les classes, à travers un large choix d’activités scolaires, artistiques et sportives, le but étant de mobiliser le potentiel maximum de chaque élève.

Lors du Défi 2012, les activités artistiques ont crucialement joué, et les prestations étaient d’une qualité rarement égalée. Les épreuves, qui se déroulaient le soir, sur scène, avec public et jury, étaient alors : théâtre, musique, théâtre en anglais, acrosport et danse.

Zoom sur…

• L’épreuve Théâtre : quelques mois à l’avance, les personnes inscrites ont tiré au sort parmi des textes divers (Molière, Ionesco, Devos, R. Dubillard et Beaumarchais) ayant tous le même thème : le quiproquo. Mise en scène libre.

• L’épreuve Musique : les équipes devaient écrire, librement, les paroles d’une chanson en rappelant le thème du Défi. Cette année-là, il s’agissait d’innover en supprimant le côté karaoké, et en donnant la possibilité aux élèves d’interpréter la chanson.

• L’épreuve théâtre en anglais : réécrire en anglais un conte populaire et le jouer. Bilingues autorisés, of course !

• L’épreuve Danse : sur une musique libre, chorégraphie libre. Sans doute la moins conditionnée des épreuves artistiques, et donc la plus difficile à juger. Les faits parlent d’eux-mêmes…

À l’issue de ce Défi-là, les quatrièmes, harassés, rentrèrent chez eux roupiller deux jours de suite. Pendant ce temps, des informations circulèrent : il était d’abord question d’une représentation à la fête de l’école, puis on parla du dernier jour de classe… Le mardi 12 juin, on fut enfin informés : les premiers et deuxièmes des épreuves énoncées se produiraient le mardi 19 juin à 20 h. À huit heures du matin le mercredi 13, ce spectacle avait un nom et une image : mais lesquels ?

The Show must go on !

Et ce fut une semaine de « parlementations » et de questionnements. Pour faire court, les réponses étaient : « Oui, on fait l’acrosport » et, « Chic, tout le monde sera là ». Exceptée la deuxième équipe de théâtre en anglais, pour une sombre histoire de voyage en Corse.

Le jour J, après que la musique de chambre eut déserté l’amphithéâtre, les saltimbanques envahirent l’endroit (d’ailleurs, je regrette de ne pas avoir une photo de la loge des filles à vous montrer, vous réfléchiriez à deux fois, chers parents, avant d’enguirlander votre jeune qui ne range pas sa chambre ! ).

C’est sous la discipline du désordre que commencèrent les répétitions. Il y eut quelques bons moments, par exemple lors du « rappel » : les artistes réunis scandaient un refrain avec hilarité en reprenant une chorégraphie gagnante, dans la joie et l’anarchie les plus totales. Il est vraiment dommage que le public n’ait pas été là.

Et le spectacle démarra, les numéros séparés par les séquences hautement cinématographiques que furent les projections des courts-métrages de l’option cinéma, tournés à Chalès.

On commença par la représentation de l’acrosport (qui prit tant de temps en installation de tapis !). Vêtus de noir, cinq 4e4 s’escaladaient élégamment. Vêtues de rose avec des petites couettes, cinq 4e2 s’écroulaient en rythme.

La voix de Lou Février, 4e4, immortalisa avec succès un air que je me surprends moi-même à fredonner pour patienter jusqu’à la sonnerie.

Sur le thème du quiproquo, les 4e2 eurent l’occasion de reprendre leurs saynètes de Raymond Devos avec, cette fois-ci, des acteurs doués de l’usage de la parole.

Le diabolique Red Riding Hood, des 4e6, provoqua des éclats de rire qui masquèrent ses grincements de dents (notamment lors de l’exécution par balles de la mère-grand).

L’hilarant Bourgeois Gentilhomme, gagnant de l’épreuve Théâtre pour sa remarquable maîtrise scénique, valut à Nathan Lévy, 4e4, l’appellation à vie de « Mama Muchi » (ou encore l’« Emplumé »).

Dans un style singulièrement différent, précédée par une improvisation jazz singulièrement ratée, la « Habanera » de Carmen, proclamant la victoire par K.O. des 4e2 dans l’épreuve Musique, était bramée par deux chanteuses qui, malgré le caractère prémonitoire des paroles, réussirent à rater respectivement leur départ. (Pour l’anecdote, les 4e2 aurait été cinq, en costumes à paillettes, dansant et chantant du Claude François, sans une intervention louable, trois jours avant le départ.)

Et pour finir en beauté, l’épreuve Danse. Félines, la chorégraphie des 4e3, était une réussite visuelle, une véritable performance de travail en groupe, de synchronisation et de structure dans le choix des musiques. De l’autre côté, il y avait celle des 4e2, mélange de danse classique, contemporaine et de hip-hop, avec des extras de danse du ventre, et d’accessoires imprévus et, comme qui dirait, clignotants. Chaque chose est différente, c’est ce qui la rend belle : les deux chorégraphies terminèrent premières ex æquo, donc toutes les deux représentées avec en bonus, pour les 4e2, une scène où les danseurs semblent prêts à se taper dessus.

Après la débandade générale et bariolée, et le discours final, on quitte le territoire dévasté en se disant : « C’était notre Défi… pourvu que ça recommence ».

Et on y retourne en effet, un quart d’heure plus tard… parce qu’on a oublié sa trousse dans les loges… nouveau défi…

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