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L’EA, l’Université et l’État
L’Ecole Alsacienne a toujours été, et ne cessera d’être étroitement unie...
Théodore Beck : Mes souvenirs, 1890 - 1922
L’Ecole Alsacienne a toujours été, et ne cessera d’être étroitement unie à l’Université dont elle est une annexe, une succursale, quelques-uns disent une avant-garde.
Libre dans l’application des programmes, essentiellement libérale dans son esprit et dans ses méthodes, notre maison a pu être et a été réellement utile aux établissements universitaires. M. Paul BERT a dit dans un magistral discours d’inauguration :
« L’Etat a besoin d’établissements semblables aux vôtres ; vous n’êtes pas des concurrents qui veulent, comme on a osé le dire, se disputer l’âme de la France. Vous êtes des auxiliaires de l’Université, et vous faites pour elle des expériences qui sont une véritable collaboration. Si les améliorations sont lentes à être réalisées dans nos collèges et lycées, en France, cela tient en partie, à la raison qu’en a donnée M. Alfred CROISET, universitaire passionné, doyen de la Faculté des lettres : " L’Université est une machine trop compliquée, peu apte à tenter des expériences, si nécessaires, si urgentes qu’elles soient." »
Bien des faits prouvent les relations étroites qui existent entre l’Ecole Alsacienne et l’Université. C’est d’abord, en 1880, la libéralité de M. Fernand BUISSON, alors Directeur de l’Enseignement Primaire, qui remit à M. BREUNIG la somme de fr. 2.500 pour les petits élèves particulièrement dignes de cette faveur. C’est le premier hommage rendu à notre Ecole, dont le caractère s’affirme de plus en plus. Il y a des arguments frappants en faveur de l’union dont il s’agit. En voici quelques-uns : plusieurs professeurs de la Sorbonne ont consenti à présider notre fête de fin d’année, et Messieurs les Recteurs de l’Académie de Paris étaient, et sont encore bien disposés envers nous. Il faut ajouter qu’en 1895, le Conseil a demandé au Parlement que ses professeurs appartenant à l’Université, détachés à l’Ecole Alsacienne, fussent assimilés aux professeurs de l’Etat, pour l’avancement et les droits à la retraite. M. le Sénateur SCHEURER-KESTNER, l’admirable Alsacien, a consenti à déposer sur le bureau du Sénat un amendement, qui fut aussitôt examiné et discuté. L’orateur fut secondé par la plupart de ses collègues dont M. POINCARÉ, alors Ministre de l’Instruction Publique, M. de ROZIÈRES très ardent pour la défense de l’amendement, M. Charles DUPUIS, et quelques autres sénateurs. L’amendement fut adopté à une forte majorité, après l’intervention du Ministre qui a dit entre autres choses : (( Quant aux services rendus par l’Ecole Alsacienne, ils sont incontestables, et je ne puis que m’associer pleinement à ce que vient de dire l’honorable M. SCHEURER-KESTNER. »
La partie était donc gagnée en faveur des professeurs détachés qui dès lors furent plus nombreux. Beaucoup de ceux-ci demandèrent avec instance à venir à l’Ecole Alsacienne. Les maîtres universitaires que nous pouvions choisir à notre gré, étaient, pour les traitements, assimilés aux professeurs de province.
La nomination du Directeur actuel de l’Ecole Alsacienne au Conseil supérieur de l’Instruction publique est significative ; les relations entre la Sorbonne et notre modeste maison, ne le sont pas moins ; elles sont de nature à inspirer toute confiance aux uns et aux autres.
Un grand nombre d’universitaires ont fait ressortir les liens qui unissent l’Ecole à l’Université et par conséquent à l’Etat. L’un d’eux, un grand savant, a dit que « l’Ecole Alsacienne subsistera, parce que l’Etat lui-même a intérêt à ce qu’elle dure et prospère. » La question se pose devant les parlementaires, qui, à une immense majorité, témoignèrent de leur bienveillance et de leur libéralité, dans des moments ou notre situation financière présentait quelque danger. Le Sénat et la Chambre soucieux d’assurer la vie et l’avenir de notre institution nous vinrent en aide en votant une nouvelle subvention.
Le Parlement sait, en effet, que notre oeuvre est essentiellement nationale et patriotique, que nous sommes capables, grâce à notre caractère, à nos méthodes, à notre régime disciplinaire, à nos réformes, de rendre les plus grands services à l’enseignement secondaire. L’Etat sait qu’il peut compter sur notre institution pour le bien de l’enseignement et de l’éducation. L’Ecole s’applique, d’ailleurs, à se rendre de plus en plus digne de la confiance de l’Etat.
Etroitement unis à l’Université et à l’Etat, nous pouvons envisager l’avenir avec tranquillité.
École alsacienne - établissement privé laïc sous contrat d'association avec l'État
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