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Bourses et réduction de frais d’études
L’Ecole Alsacienne était à peine en activité, que plusieurs familles des plus honorables...
Théodore Beck : Mes souvenirs, 1890 - 1922
L’Ecole Alsacienne était à peine en activité, sa base était à peine posée, que plusieurs familles des plus honorables, demandèrent au Conseil d’Administration formé depuis peu, s’il était possible d’obtenir une bourse, ou du moins une réduction des frais d’études ; ces demandes étaient fondées sur le fait que les prix de la nouvelle Ecole étaient supérieurs à ceux des Lycées et Collèges, mais principalement sur la réputation déjà acquise par elle dans le public. Le Conseil décida, dès 1876, d’accorder la faveur sollicitée, et vota une somme très modeste, avec le désir de l’augmenter suivant les besoins et surtout selon l’état de son budget. Il s’agissait d’aider quelques enfants qui s’étaient fait remarquer, à l’Ecole primaire, par leur travail, leur conduite et leurs capacités, ou bien les enfants de certaines familles intéressantes dont les ressources étaient insuffisantes.
Les demandes de secours devinrent de plus en plus fréquentes, en même temps que certaines dépenses obligatoires et inévitables. Le Conseil, après mûre réflexion, résolut de s’adresser à l’Etat, en faisant valoir les services rendus et ceux que l’Ecole pouvait encore rendre à l’Université. En 1890, le Parlement, saisi de la question, vota, à une très forte majorité, une subvention de 40.000 fr., en demandant que cette somme fût employée à l’attribution de bourses complètes ou partielles. Elle devait être renouvelée tous les ans, et soumise au contrôle de la Cour des Comptes. Cette subvention de l’Etat, insignifiante en apparence, fut, en réalité, un avantage pour notre budget, parce que les dépenses du chapitre Bourses et Education se trouvèrent diminuées d’autant. Les demandes de bourses, établies par les postulants, contiennent tous les renseignements nécessaires sur la situation matérielle et morale des familles sollicitantes et sur les dispositions de l’enfant ; elles sont ensuite envoyées au directeur, qui, assisté par une Commission spéciale, décide, fixe le montant ou refuse.
L’Association des Anciens Elèves, de son côté, joue, dans la question des bourses, un rôle prépondérant ; elle continue à être large et généreuse, pour le grand bien des familles et de l’Etat.
En I887, un premier secours très modeste fut accordé par sa Commission, avec promesse de l’augmenter dans la mesure du possible ; elle le fit peu à peu ; depuis 1896, elle est venue en aide à de nombreuses familles.
La Commission des Bourses ou fractions de Bourses, chargée de cette véritable oeuvre de bienfaisance, fut dirigée dès 1907 par M. Joseph KERGOMARD, membre très actif, aujourd’hui président de l’Association, qui remplit ces délicates fonctions avec le plus grand dévouement.
Dans ce chapitre, il faut mentionner le don de MM. André et Jules SIEGFRIED, fils de M. Jules SIEGFRIED, qui, pendant vingt-deux ans, a été l’âme et l’animateur de notre maison.
L’Etat, l’Ecole et l’Association sont heureux de pouvoir constater que la grande majorité de nos élèves boursiers ont été et sont encore dignes de cette faveur, qu’ils ont fait et font encore honneur à leur bienfaiteur par les situations sociales qu’ils ont acquises et leur désir de servir la Patrie.
On voit par ce qui précède que l’Ecole Alsacienne n’est pas seulement une maison où l’on cherche à former l’esprit, à donner une culture générale, voire même à veiller sur la santé morale, mais qu’elle est aussi un foyer de bonté, d’aide mutuelle, de fraternité, de bienfaisante et conquérante charité, sublimes vertus que mettent en pratique ceux qui ont bien voulu se charger de l’attribution des bourses. Cette tâche est plus difficile encore à l’heure où nous vivons, du fait de la crise que l’Ecole traverse depuis 1930, crise que le Comité des Bourses cherche à conjurer dans la mesure du possible.
Il est à remarquer que, depuis la fondation des bourses, l’Association des Anciens Elèves a considérablement augmenté les secours accordés aux élèves méritants. Elle est constamment renseignée sur le travail et la conduite des élèves boursiers ou demi-boursiers. Cette façon d’agir a été et est encore très remarquée par l’Université et par l’Etat.
École alsacienne - établissement privé laïc sous contrat d'association avec l'État
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