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L’Homme de Néandertal et le champ magnétique

Conférence du 10 avril 2013

Article du 25 avril 2013, publié par PO (modifié le 25 avril 2013 et consulté 479 fois).

L’École alsacienne a eu le plaisir d’accueillir Monsieur Jean-Pierre Valet, directeur de recherches à l’Institut de Physique du Globe de Paris, pour une conférence sur le thème de la disparition de l’homme de Néandertal et des anomalies du champ magnétique terrestre. Elle a eu lieu le mercredi 10 avril 2013, en présence des élèves des 3e4, 3e5 et 1reS2.

Ci-dessous, le compte rendu de la conférence par Martine Fayet, professeur des SVT.


Disparition de l’Homme de Néandertal et anomalie du champ magnétique terrestre

La disparition de l’un de nos proches parents, l’Homme de Néandertal, est un sujet de recherches sans cesse renouvelé : il a vécu entre -250 000 ans et -28 000 ans essentiellement sur le territoire européen et les scénario de sa brève cohabitation avec nous, les « Hommes modernes » à partir de -40 000 ans animent de nombreux débats.

Aujourd’hui, grâce aux méthodes de datation absolue par la radioactivité au carbone 14, les recherches démontrent que la disparition des Néandertaliens a eu lieu de façon progressive et peut être datée plus précisément entre -41000 ans et -34000 ans BP.

Or, à cette époque il s’est produit un phénomène exceptionnel qui a pu avoir des conséquences importantes sur l’évolution de la biodiversité : une variation remarquable du champ magnétique terrestre. Il est maintenant bien établi par les géophysiciens que le champ magnétique terrestre il y a -40 000 ans était d’intensité très faible (environ 10 fois inférieure à sa valeur actuelle) et a subi une inversion : cet épisode de notre planète, appelé « l’événement du Laschamp » a vraisemblablement duré plusieurs centaines d’années.

La coïncidence de cette longue période de champ magnétique de faible intensité avec la diminution progressive de la population Néandertalienne est troublante et fait l’objet des recherches du professeur Jean-Pierre Valet à l’Institut de Physique du Globe de Paris.

L’intensité et la structure du champ magnétique terrestre contrôlent l’efficacité de la magnétosphère, l’enveloppe magnétique qui nous protège des rayonnements solaires. Ces rayonnements sont aussi fortement atténués par l’atmosphère : lorsque le champ magnétique est de forte intensité, les rayonnements et les particules solaires ne représentent donc pas un réel danger pour la biosphère.

Le bouclier magnétique de la planète

Mais lorsque le champ magnétique est faible, l’écran magnétique n’est plus aussi performant : les particules émises pendant les éruptions solaires pénètrent plus profondément dans les couches de l’atmosphère où elles engendrent la formation de molécules responsables de la destruction de la couche d’ozone.

Ces réactions ne sont pas limitées aux régions polaires mais se produisent jusqu’aux latitudes moyennes.

Les impacts sur la santé liés à l’exposition aux UV-B sont multiples et bien connus : la prévention s’est aujourd’hui banalisée et nous employons régulièrement les lunettes et les crèmes de protection. Les effets néfastes engendrés par le trou de la couche d’ozone d’aujourd’hui sur la population de la pointe du Chili, notamment pour la ville de Punta Arena indiquent un accroissement important des tumeurs et cancers de la peau y compris des mélanomes malins, mais aussi des troubles sur la vue et du système immunitaire, en particulier chez les enfants.

Les Néandertaliens qui étaient répartis sur le territoire européen ont donc dû faire face à un accroissement de la production d’UV-B pendant une longue période avec des pics importants lors des éruptions solaires. Selon des études récentes, l’homme de Néandertal avait une peau claire et une pilosité analogue à la nôtre qui l’ont certainement rendu vulnérable aux effets délétères de ces expositions.

Ainsi, ces événements géomagnétiques peuvent avoir progressivement provoqué ou, en tout cas, contribué à son extinction. Quant aux hommes modernes, leur survie tient sans doute au fait qu’ils étaient plus nombreux et répartis dans des zones géographiques variées, notamment dans les basses latitudes moins affectées par la diminution d’ozone.

Scientifiquement innovante, la mise en relation des données du paléomagnétisme terrestre et de la disparition de Neandertal conduit à une hypothèse séduisante qui vient encore enrichir nos connaissances, notre imaginaire, notre désir de mieux comprendre nos origines…


Vidéos en ligne :

Neandertal et le champ magnétique de la Terre (Univers Sciences)

Que se passe-t-il quand la Terre perd le Nord ? (LCI)

Document(s) joint(s)
confe_rence_de_jean-pierre_valet_le_mercredi_10_avril_2013_pa (...)
25 avril 2013
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