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A vos plumes !

Article du 14 juin 2010, publié par PO (modifié le 11 juin 2010 et consulté 930 fois).

Quelques textes de Juliette Baigné, Koya Barilley, Nikita Guedj et Julie Heller.

Atelier d’écriture, 2009/10.

Selon l’humeur du moment et avec tous les droits de celui qui écrit.

Quand écriture rime avec lecture…

La lecture, c’est une émotion. On plonge dans un récit pour oublier la réalité, pour y échapper et peut-être pour mieux y revenir, plus aimé et plus fort, nourri de mots, beaux et tristes d’un lointain ailleurs où il fait bon retourner quand le monde est détestable ! Et l’on se délecte d’eux. Ces mots résonnent dans nos têtes, nous inspirent ou nous résistent : Anthropomorphe, espoir, temps, liberté, harmonie, éternité, immortalité, amour, simplicité, pétillant, vie, énergie, synergie, ratatouille, torrent de vies et de larmes, mystère, délire. Les mots nous soignent parfois à qui s’y laisse prendre. Chacun ainsi a ses mots préférés. Ils riment avec des souvenirs. On peut aimer les mots, juste pour eux, les dire ou les entendre, pour leur mélodie … Alors lire bien sûr mais écrire… C’est une autre histoire ! Et pourtant, c’est aussi une émotion. Pour d’aucuns, c’est une pulsion, une réaction face à un vécu trop poignant, trop lourd à porter. La page se fait confidente de cette douleur qui tape, qui cogne dans la tête, qui cherche à sortir avec des bouts de mots. Ecrire pour décrire le dehors, le ciel mais aussi le dedans c’est-à-dire le cœur.
C’est aussi une inspiration et une construction, une liberté comme une contrainte, comme un mécanisme de défense et de survie après une déception.

Alors facile de lire, difficile d’écrire ? Pour ceux qui aiment cet exercice, cela ne semble pas si impossible, si terrifiant ! À voir la facilité de leur plume et le sourire sur tous les visages. Silencieusement, chacun se plie à la règle, au défi...Mais chacun doit accepter ce face-à-face avec soi même, cette sincérité, cette mise à nu qui peut déranger car cela oblige à se livrer, à donner, alors que la lecture nous offre de recevoir avant tout ; les personnages d’un livre nous évitent la solitude : nous nous échappons et nous ne sommes jamais plus seuls. Ils nous permettent, ces mondes fabriqués sur mesure ou démesurés de grandir. Ces drôles de mensonges qui font écho en nous…

Ecrire, c’est un acte, un réflexe pour certains, oui et surtout une réflexion. L’occasion d’échanger, de partager des bouts de nous-mêmes. Car le temps file entre nos doigts. Les mots sont là pour se souvenir, garder intactes, fraicheur, émotion, sensation pour vivre pleinement, ne pas gâcher. Cette vie si solide et si fragile à la fois, pour changer à notre façon le cours des choses et surtout, à l’âge des petits émois et des grandes remises en cause, pour mieux appréhender ce que nous allons devenir. Les mots nous aident « les mots disent plus sur nous que ce que nous apprenons d’eux » Les mots sont toujours là qui s’offrent à nous, pour exprimer le non-dit et le non-permis émotionnellement, pour grandir et mieux vivre.

Koya Barilley, 4e2


Les dix droits de l’auteur ….entre autres …

1. Le droit du sujet (politiquement correct ou pas)

2. Le d’écrire un long ou un court roman

3. Le droit de partager plus ou moins ses émotions

4. Le droit de dénoncer plus ou moins passionnément

5. Le droit de ne pas écrire

6. Le droit d’écrire où et quand on veut

7. Le droit de recommencer

8. Le droit de pleurer en écrivant

9. Le droit d’écrire selon son style

10. Le droit de se moquer des lecteurs

Dix droits qui vont peindre sur une page blanche des émotions souvent colorées

Koya Barilley, 4e2


Mes droits

1. Le droit de parler de tout et de rien

2. Le droit de ne pas avoir de sujet en tête

3. Le droit d’avoir une panne de stylo

4. Le droit d’avoir peur d’écrire

5. Le droit de ne pas montrer ce qu’on écrit

6. Le droit d’effacer

7. Le droit de ne pas aimer son travail

8. Le droit de recommencer

9. Le droit d’écrire partout (peau, papier, murs,…)

10. Le droit d’avoir besoin d’écrire

11. Le droit de s’isoler

12. Le droit d’écrire en musique

13. Le droit d’écrire pour soi

Ces droits se résument en un seul devoir : écrivez avec votre cœur et non avec votre stylo.

Julie Heller, 4e4


Ecrire

Prendre une plume, du papier, un cerveau et une idée

Racontez, dévoilez

Voilà, vous pouvez vous lancer !

Pas besoin d’être doué mais seulement de la volonté !

Regardez, observez, pensez ! Sans contrainte, sans géniale inspiration,

Copiez, recopiez et recommencez !

Déchiquetez, raturez, barrez, travaillez, osez !

Vous avez le droit de l’illimité…

De faire ce que vous voulez, à condition de toujours

Garder sur vos traits un sourire coquet !

Juliette Baigné, 5e2


Saisir une plume

Se lancer dans l’aventure de l’écriture.

Des passions, des pensées, des envies lointaines,

Même des jouets peuvent nous inspirer ;

Mais à quoi bon penser ?

Les mots apparaissent sans protester sur nos papiers,

Souvent déchirés ou endommagés par nos humeurs.

C’est la magie de l’écriture.

Nikita Guedj, 5e2


Le droit de composer sans règle, sans contrainte juste en fermant les yeux…

Instant

Elle leva les yeux au ciel. Toujours le même refrain.

Elle ferma les yeux et se concentra.

Les cris furieux s’estompaient progressivement. Une méthode inconnue lui vint en tête. Elle partit dans son univers, seule et tranquille, laissant sa mère et son père s’égosiller inutilement devant elle. Des bribes de phrases brisaient le silence un court instant, puis l’atmosphère calme et paisible reprenait le dessus. La mélodie se poursuivit, toujours la même, avec quelques variations, une modulation, remarqua-t-elle. Elle pourrait rester là. Elle pourrait écouter cette petite mélodie à l’infini. Mais non. Elle ne pourrait pas. Elle voulait écrire sa propre mélodie. Elle prit une profonde inspiration, laissa l’air frais envahir ses poumons et rouvrit les yeux. Sa mère était partie. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle : elle était seule, dans la cuisine. L’air indifférent, son frère la regardait d’un œil vide. Son père était assis sur sa chaise, rigide et l’air mal à l’aise dans son costume et sa cravate à 500 euros. Il la regarda un instant, puis regarda l’heure. Il sembla sur le point de dire quelque chose mais son téléphone sonna. Il la regarda une fois encore. –Ma voiture m’attend, dit-il d’un ton plat. Elle le dévisagea. Il n’y avait plus que ses yeux qui avaient l’air humain. Elle plongea son regard dedans, et les yeux noirs croisèrent les yeux noirs un instant. Un instant seulement. Puis il se leva, et partit sans un mot.
Elle suivit la silhouette maigre du regard, et fixa le point où il se tenait jusqu’à ce qu’elle entende le bruit de la voiture s’éloigner.

Elle sortit de la cuisine, déambula dans les couloirs, traversa les salons et les dressings monta des marches jusqu’à un étage sombre et silencieux. Elle marcha lentement sur le parquet luisant, ouvrit une porte à sa gauche, et s’assit à terre, au milieu des chaussures et de la poussière. Elle s’installa, ferma la porte et posa sa tête sur ses genoux. Une douce lumière passait par la fissure de la porte, en éclairant une basket sale au fond du placard. Alors, elle s’endormit.

Julie Heller, 4e4


A propos des chats

Les chats dominent le monde, ils ne sont pas comme nous autres hommes et femmes obsédés par le temps.

Toujours à gagner du temps, au lieu de prendre le temps comme ces chats. Sobres et majestueux à la fois,

Contemplant la ville des lumières dans la nuit froide et sombre. Ils sont nettement enviables, tels des pachas.

Sur les canapés le jour, maîtres des toits de Paris, la nuit. Ils se faufilent avec agilité jusqu’au faîte des maisons.

Et profitent de leur vie étoilée et pavée de belle paresse. Nous devrions prendre exemple sur eux,

Profiter du temps présent et admirer la beauté de ce monde.

Koya Barilley, 4e2


Chat gris, animal de la nuit

Chat blanc, animal errant

Chat bleu, animal radieux

Chat vert, animal de gouttière

Chat rayé, animal de beauté

Chat violet, animal coquet

Chat orange, animal étrange

Chat noir animal d’espoir

Julie Heller, 4e4


Quand la musique inspire l’écriture…

Une mélodie d’espoir

S’échappe des touches d’ivoire

Soudain, je suis seule au monde

Et la musique m’inonde

Je me nourris de syncopettes

Me noie dans mes partitions

et cet air qui se répète

Dans ma tête tourne en rond

Toutes ces notes qui bouillonnent

Se cherchent, se tournent puis s’en vont

Entremêlées tourbillonnent

Pour former une chanson

Il y a tant de dédales

Par lesquels s’échapper

Que les yeux remplis d’étoiles

Je joue pour tout oublier

Je n’ai plus peur je n’ai plus mal

Je joue pour me libérer.

Julie Heller, 4e4


Par le Petit chemin

Là-bas l’herbe est verte

Le soleil brille, le ciel est bleu

Là-bas, tous les poètes

Sont reconnues et sont heureux

Là-bas on ne vieillit pas

On ne travaille pas, on joue

A cache-cache, on joue au chat

On sourit, on rit de tout

Là-bas tout le monde s’aime

Personne n’a peur, personne n’a froid

Il n’y a ni douleur, ni haine

Les seuls cris sont des cris de joie

Et l’on y va facilement, par le petit chemin

Ici, les gens ont peur, les gens ont froid

Ici, les gens sont seuls, ne sourient pas

Mais ici, les gens ont des rêves pleins les bras

Ici, les gens vivent, ne se sauvent pas.

Et à la fin de leur vie, ils vont là bas

Par le petit chemin, ils vont là-bas

Par le petit chemin, l’enfant sourit

L’enfant s’en va

Julie Heller, 4e4


+ + +

J’ai le cœur gros comme un ballon

J’ai la tête vide, je tourne en rond

Je n’ai plus rien, plus de raison

Juste un grand besoin d’attention

J’ai vu tomber tous mes héros

J’ai vu disparaître Zorro

J’ai vu l’enfant devenir grand

J’ai donc voulu redevenir enfant

J’ai vu des rêves abandonnés

J’ai vu des grands amours oubliés

J’ai vu des gagnants découragés

J’ai vu des gens qui ne savent pas aimer

J’ai vu la terre

Julie Heller, 4e4


Elle me tue elle m’assaille

Elle me tue elle m’assaille

Cette douleur si piquante

Et pourtant si douce

Je ne peux pas lutter

Cela tient de l’absurde

Je sens son parfum fruité

Elle m’envahit, m’embrume

Elle m’étouffe mais me laisse rêveur

Elle est si éclatante

Une vraie fleur cristalline

Dans un champ, la nuit

La lumière des étoiles

Se reflète dans son regard

Elle me tue elle m’assaille

Et m’emprisonne dans mon rêve

Koya Barilley, 4e2


Inspiré de « Pater Noster » de J. Prévert

Notre Père qui êtes aux cieux,

Restez-y

Et nous nous resterons sur notre chère terre

Parfois si jolie

Quelquefois si cocasse

Avec sa belle propagande dans les écoles

Avec les valeureux militaires forgés

De béton armé

Et de larmes versées

Cette planète est aussi belle qu’une jeune fille

Qui n’ose se montrer

Avec ses jeunes espoirs avides de paix et d’amour

D’amour noble

D’une vie pavée de paix

Hélas la terre n’est pas ainsi,

Merci aux anges, merci à Dieu

De nous remettre une terre

Une terre belle

Une terre naturelle.

Koya Barilley, 4e2


Je n’ai plus envie de parler, plus envie de rien. Plus envie d’écrire, plus envie de sourire. Plus envie de sentir la douce brise de la campagne me caresser, me chatouiller et me donner l’impression de vivre. Je n’ai plus envie d’y croire, d’ailleurs je ne peux plus y croire, brève illusion de mon existence. Elle m’a échappé. Sur ces larmes, je grave sur une feuille mon impitoyable douleur qui me détruit, m’effrite. Je n’ai plus goût à rien, sauf à elle. Mais pourtant c’est elle qui m’a rendu ainsi. En général on hait les gens qui nous font du mal. Avec l’amour, c’est nous qui nous nous faisons du mal. La personne tant désirée n’est que le reflet de notre amour, le vrai se terre dans notre cœur. C’est pourquoi on se détruit de l’intérieur. Je n’ai plus qu’à sourire de ma bêtise, sourire de ma vie me dire ’’tiens, c’est comique ! ’’ et espérer pouvoir tenir jusqu’à la fin avec l’ironie comme seule bouée...

Koya Barilley, 4e2

Année 2010/2011

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