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In memoriam Jean-Marc Roberts

Article du 18 avril 2013, publié par PO (modifié le 22 avril 2013 et consulté 720 fois).

Après celui de Stéphane Hessel, nous déplorons aujourd’hui le décès de Jean-Marc Roberts, éditeur, écrivain et père d’anciens élèves (Gabriel, 1996 et Dina, 2002), le 25 mars 2013, à 58 ans.

Jean-Marc Roberts venait à peine de publier son vingt-cinquième livre, Deux vies valent mieux qu’une chez Flammarion. Livre court, une centaine de pages. Il parle de deux vies, celle d’un homme a l’hôpital, qui doit soigner une tumeur cancéreuse, et celle qui revient à travers maints souvenirs qui se bousculent, sans ordre. Tout y passe : son oncle calabrais, des petites amies qu’il n’avait pas embrassées, ses enfants… Si la maladie est là, ce n’est pas pour autant un autoportrait sombre, les pages consacrées à l’hôpital sont malicieuses, non dénuées d’humour, parfois franchement drôle. Ainsi, contrairement à ce que on pourrait s’attendre, surtout lorsque l’on connaît la suite, ce n’est pas un livre sur la mort, bien au contraire. « Je ne veux rien sauf guérir ».

Jean-Marc Roberts est né en 1954, d’une mère comédienne italienne, Ada Lonati, apparue notamment dans Domicile conjugal de François Truffaut, et d’un père américain resté aux États-Unis, Edwin Roberts – parents qu’il évoquera dans ses livres, la première dans Une petite femme (2000) et le second dans Mon père américain (1988).

En 1972, il publie son premier roman, Samedi, dimanche et fêtes chez Seuil. Il a 18 ans ! Il devient éditeur dans la même maison dès 1977. En 1979 il reçoit le Prix Renaudot pour Affaires étrangères. Il a 25 ans.

Il migre quelques années plus tard au Mercure de France, puis chez Fayard, où il crée la série « La Bleue » en 1994, avec pour ambition d’avoir une couverture comme symbole de qualité, à l’instar de celle des éditions de Minuit. En 1998, lorsqu’il devient gérant et directeur éditorial de Stock, il emporte son concept devenu depuis une référence : proposer, aux côtés des auteurs confirmés, de jeunes écrivains tels que Christine Angot, Philippe Claudel, Éric Faye, Colombe Schneck (AE), et notre ministre de la Culture Aurélie Philippetti, qui lui a d’ailleurs rendu un bel hommage.

Jean-Marc Roberts a adapté plusieurs de ses livres au cinéma et a écrit plusieurs scénarios originaux, notamment pour Pierre Granier-Deferre, Laurent Heynemann et Christopher Frank.

Il combattait aussi la vente des livres sur Internet considérant que cela détourne le vrai lecteur de son libraire et donc de la littérature. Pour lui, il ne doit y avoir qu’un lieu de vente de livres, la librairie. Notre récente conférence-débat sur le livre numérique lors du Salon du Livre de décembre 2012, avec Olivier Nora (PE, AE) et Éric Marbeau (AE), lui aurait fortement déplu, bien qu’elle ait été de fort bonne tenue et que les protagonistes pensent que la librairie peut avoir son rôle dans cette nouvelle économie du livre.

L’une de ses dernières actions éditoriale a été la publication du livre de Marcela Iacub, Belle et Bête, évoquant sa relation avec un personnage public qu’elle dépeint, sans le nommer, comme mi-homme mi-cochon. Le livre a suscité de violentes réactions dans la presse et dans les milieux littéraires. Jean-Marc Roberts a énergiquement défendu son auteure, surpris sans doute par la violence des propos de sa profession et de son bord politique. Quoi qu’il en soit, cette publication témoigne de la liberté qu’il accordait à ses auteurs, lorsqu’il considérait que le texte avait de la valeur littéraire.

Michel Marbeau

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12 avril 2013
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