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Voyage à Florence : Textes à lire
Voici quelques textes qui vous aideront à comprendre l’importance des images dans la civilisation de la renaissance et à vous faire une idée de Florence au XIVe siècle.
L’IMPORTANCE DES IMAGES DANS LE CULTE CATHOLIQUE
« Sachez que trois raisons ont présidé à l’institution des images dans les églises. En premier lieu pour l’instruction des gens simples, car ceux-ci sont enseignés par elles comme par des livres. En deuxième lieu pour que le mystère de l’Incarnation et l’exemple des saints puissent mieux agir dans notre mémoire en étant exposés quotidiennement à notre regard. En troisième lieu pour susciter un sentiment de dévotion, qui est plus efficacement excité au moyen de choses vues que de choses entendues. »
Giovanni di Genova (Jean de Gênes), à la fin du XIIIe siècle, "Catholicon" un dictionnaire encore en usage à l’époque du quattrocento.
« ...les images de la Vierge et des saints ont été introduites pour trois raisons. Premièrement, à cause de l’inculture des gens simples, de telle façon que ceux qui ne savent pas lire les écritures puissent cependant apprendre en regardant les images les sacrements de notre salut et de notre foi. Il est écrit « J’ai appris que, animé d’un zèle inconsidéré, vous avez détruit les images des saints sous prétexte qu’on ne devait pas les adorer. Et nous vous louons sincèrement de ne pas permettre en effet qu’elles soient adorées, mais nous vous blâmons de les avoir brisées... Car c’est une chose que d’adorer une image, mais c’en est une tout autre que d’apprendre, à partir d’une histoire exprimée en images, ce qu’il faut adorer. Ce qu’est un livre pour ceux qui savent lire, une image l’est pour les gens ignorants qui la regardent. Car, dans une image, même les illettrés peuvent voir quel exemple il leur faut suivre ; par une image, même ceux qui ne connaissent pas l’alphabet peuvent lire ». C’est saint Grégoire le Grand qui adressa ces mots a Serenus, évêque de Marseille. Deuxièmement, les images ont été introduites à cause de notre inertie émotionnelle de telle façon que ceux qui ne sont pas amenés à la dévotion en entendant l’histoire des saints puissent au moins s’émouvoir, quand ils les voient comme s’ils étaient effectivement présents, dans les images. Car nos sentiments sont suscités par les choses vues plus que par les choses entendues. Troisièmement elles ont été introduites à cause de la précarité de notre mémoire car bien des gens ne peuvent retenir ce qu’ ils entendent mais ils se souviennent quand ils voient.
Sermon publié en 1492,
par le dominicain Fra Michele da Carcano
LA REPRESENTATION DU CHRIST REPOND A UNE DESCRIPTION QUE L’ON CROYAIT CONTEMPORAINE
« Un homme de taille moyenne ou petite, et très distingué, d’apparence si impressionnante que ceux qui le regardent l’aiment ou le craignent. Ses cheveux sont couleur de noisette mûre et descendent droit jusqu’à la hauteur des oreilles pour tomber ensuite en boucles épaisses et luxuriantes jusqu’aux épaules. Par-devant, les cheveux sont partagés en deux par une raie médiane, selon l’usage des Nazaréens. Son front est vaste, poli et serein ; son visage est dépourvu de rides ou de marques, et s’embellit d’un teint légèrement rosé, à peine perceptible. Son nez et sa bouche sont sans défaut. Sa barbe est épaisse et ressemble à la première barbe d’un jeune homme, elle est de la même couleur que les cheveux ; elle n’est pas particulièrement longue et se divise en deux parties. L’aspect de l’homme est simple et réfléchi. Ses yeux sont brillants, mobiles, clairs, resplendissants. Il est terrible quand il blâme, doux et aimable quand il exhorte. Il est rapide dans ses mouvements mais garde toujours sa dignité. Personne ne l’a jamais vu rire, mais on l’a vu pleurer. Il est large de poitrine et droit ses mains et ses bras sont délicats. En paroles il est sérieux, sobre et modeste ; il est le plus beau d’entre les fils des hommes. »
Compte rendu émanant d’un certain Lentulus, gouverneur de Judée, et adressé au Sénat romain (texte apocryphe)
TABLEAU DE FLORENCE AU XIVe SIECLE
« Florence comptait alors près de 25 000 hommes en âge de porter les armes, entre 15 et 70 ans, tous citoyens et parmi lesquels on distinguait 1 500 citoyens nobles et puissants (...). On estimait à près de 900 000 les bouches de Florence, entre hommes, femmes et enfants, d’après la quantité de pain nécessaire à la ville chaque jour. 1 500 étrangers, voyageurs et soldats, séjournaient en moyenne dans Florence, sans compter les religieux, les frères et les soeurs reclus dans les couvents. Les filles et les garçons en âge de lire se situent entre 8 000 et 10 000 ; les enfants en train d’apprendre l’abaque et l’algorithme dans six écoles, de 1 000 à 2 000, et ceux en train d’apprendre la grammaire et la logique dans quatre écoles, de 550 à 600. Les églises qui se trouvaient alors dans Florence et dans les bourgs, en comptant les abbayes et les églises des frères religieux sont au nombre de 110 (...). Les boutiques pour le travail de la laine étaient 200 ou plus et elles fabriquaient entre 70 000 et 80 000 draps pour une valeur de 1 200 000 florins d’or dont plus du tiers restait dans la terre pour l’ouvrage, sans compter le gain des lainiers pour ce travail et plus de 30 000 personnes en vivaient. »
Giovanni Villani (1276 ?-1348) "Chronique",
cité dans l’Histoire de l’Europe, Hachette 1992
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