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Crazies, par Pierre-Genest Estrade
La Nouvelle vague fantastique : Table des matières
Crazies
Pierre-Genest Estrade
Un jeune homme nommé Marc avait perdu tout jeune et son père et sa mère. Le père était décédé d’un accident de voiture alors qu’il avait deux ans. La mère de Marc ne s’était pas remise du choc produit par la mort de son mari et avait fini par se suicider en se tirant une balle dans la gorge. Marc s’était donc retrouvé orphelin de père et de mère alors qu’il n’avait que 5 ans. Par chance, il fut recueilli par un oncle qui l’éduqua et le poussa dans ses études.
A 25 ans, Marc adorait les parcs d’attractions mais sa véritable passion était de s’occuper des gens traumatisés, ce que lui permettait son travail de psychologue. Il avait, en effet, une énorme clientèle de patients fidèles.
Un jour, trois de ses malades lui racontèrent une étrange expérience qu’ils avaient vécue au labyrinthe des glaces du Jardin d’Acclimatation. Partis pour y passer une belle journée et s’amuser de leur reflet déformé dans les miroirs de la galerie des glaces, quelle n’avait pas été leur surprise de voir surgir sur les glaces, l’image d’êtres aimés depuis longtemps perdus. Depuis cette expérience, ils ressentaient des hallucinations terrifiantes de serpents et d’animaux répugnants tandis que leurs nuits se peuplaient de monstres et étaient agitées de cauchemars horribles.
Intrigué, Marc voulut en avoir le cœur net et décida de se rendre au Jardin d’Acclimatation. Il se renseigna à l’accueil sur le responsable de la galerie des glaces et l’employé lui désigna de loin un vieil homme marchant dans l’allée centrale et portant une grande raclette pour nettoyer les vitres.
Marc se dirigea vers lui et le héla mais l’individu ne se retourna pas et disparut au croisement de deux allées.
Agacé, Marc songea à le poursuivre mais soudain, comme venu de nulle part, l’homme fut auprès de lui :
— Que me voulez vous ?
— Je voulais que vous me montriez les glaces que vous exposez.
— Bien volontiers, avec plaisir.
Marc le suivit en silence dans une allée plus sombre jusqu’à la galerie. Le vieillard le conduisit devant l’un des miroirs. Marc n’eut pas le temps de se retourner que, déjà, le vieillard avait disparu.
Marc fixa alors la glace avec intensité pendant quelques minutes et s’apprêtait à repartir, rassuré.
Mais sur le coté du miroir, à côté de son propre reflet apparut une forme floue puis de plus en plus précise. Un couple l’entourait. Un homme et une femme lui souriaient affectueusement.
Marc voulut s’approcher mais le récit des trois patients lui revint en mémoire et il s’arrêta.
Soudain, poussé dans le dos par une force invisible il se retrouva contre le miroir. Sur la glace la silhouette féminine saigna de la gorge entourée de serpents et de crapauds. Elle sortit de la glace et disparut aussitôt.
Marc se sentit violemment secoué par quelqu’un. Il se débattit. Le vieillard était devant lui.
— Je l’ai vue, je l’ai vue ! répéta Marc hors de lui-même.
— Vous avez dû vous blesser ou recevoir un coup sur la tête, lui rétorqua l’homme âgé.
Tremblant et terrifié, Marc fut poursuivi en songe par l’image de la femme dans le miroir qu’il ne parvint pas à oublier.
Incapable de suivre ses patients et de parler à quiconque, il se précipita, désespéré, chez un psychanalyste !
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