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The Skull’s Moor, par Eliott de Montgolfier

Article du 4 juin 2012, publié par PO (modifié le 5 juin 2012 et consulté 327 fois).

La Nouvelle vague fantastique : Table des matières


The Skull’s Moor

Eliott de Montgolfier

The Skull’s Moor. Ce seul nom me rappelle une longue histoire, et il est temps que je la raconte. Mais d’abord, il faudrait peut-être que je me présente. Je me nomme William Scott. Je suis (enfin j’étais, car à soixante-dix-huit ans je ne le suis plus) journaliste au quotidien britannique The Sun (j’y ai travaillé trente ans et je n’ai toujours pas compris pourquoi il s’appelle comme cela). En janvier 1978, j’avais encore une quarantaine d’années, on me proposa un reportage sur un château troglodyte qui venait d’être découvert dans le nord de l’Ecosse. Il était situé dans une bande de terre inhospitalière nommée « The Skull’s Moor », la lande du crâne.

Je partis de Londres en avion et atterris à l’aéroport de Glasgow. De là, je me rendis en voiture à Saint Patrick, le village le plus proche du château. Arrivé là, je me mis en quête d’un guide qui pourrait m’y emmener. Il y avait une douzaine de kilomètres entre le village et le château. Avec mon guide, nous mîmes deux heures pour arriver à notre destination. Arrivé là-bas, je fus frappé par la forme de la colline à l’intérieur de laquelle était construit l’édifice. Les seules parties du château qui étaient visibles depuis l’extérieur étaient la grande grille et deux des balcons. Ces éléments étaient disposés d’une manière à représenter un crâne, avec les balcons représentant les yeux et la grille la bouche. Je me dis que dans le temps, ce devait être une structure effrayante. Je songeai aussi à tous les contes et à toutes les histoires qui auraient pu être écrites ou racontées au sujet de ce château. J’entrai finalement dans la cour principale et ce que je vis me laissa bouche bée. L’édifice était magnifique. Les murs étaient d’un blanc éclatant car ils avaient été protégés de la pollution au fil des siècles. Des statues ornaient ça et là des portes, des fenêtres, des balcons. De plus, même si on était sous une colline, on arrivait à tout voir autour de soi grâce à la blancheur des murs qui en quelque sorte brillaient dans le noir. Cependant, je me rendis compte que quand la nuit tombait, tout l’édifice était plongé dans l’obscurité. Passé ma surprise initiale, je me mis à la recherche d’une pièce où je pourrais m’installer. Je fis d’abord le tour des pièces du rez-de-chaussée et je ne trouvai personne. Evidemment tout était un peu vétuste, mais c’était normal Cela ne m’étonna pas et je ne m’inquiétais pas outre mesure. Ce fut ensuite une tâche ardue de trouver une chambre au milieu de tous ces beaux salons et vestibules. Je finis par en trouver une au deuxième étage. C’était une de celles que j’avais aperçues depuis l’extérieur du château. Elle donnait sur la lande. Je m’installai tranquillement, et la première nuit se passa sans encombre. Cependant, il y avait un seul inconvénient : je n’avais pas trouvé de toilettes dans le château. Le contraire m’aurait étonné car l’édifice datait du dix-septième ou dix-huitième siècle. J’établis donc un urinoir dans le cachot, au fond de la grande cour.

Lors de la deuxième nuit, alors qu’il était près de deux heures du matin, je fus pris d’une envie pressante et je descendis au cachot. Je remontai, et quand j’étais près de me rendormir, le vent se leva et un violent orage éclata. La pluie était si forte que j’avais l’impression que tous les nuages à cent kilomètres à la ronde convergeaient vers la colline. Je me levai de mon lit et tentai de trouver les boules Quies que j’utilisais pour l’avion (inutile de préciser qu’il n’y avait pas de lumière). Je m’éclairai avec mon téléphone, et je remarquai un miroir que je n’avais pas aperçu auparavant. Je passai devant et me regardai dedans. Le reflet dans le miroir était le mien à un détail près, il portait une balafre sur la joue droite. Je blêmis, et mon reflet fit de même. Je me dis qu’après tout, le miroir paraissait ancien et il était peut-être abîmé. Cependant, cet événement me laissa très perplexe. Le lendemain matin, lorsque je me réveillai, une douce lumière filtrait par la fenêtre. Lorsque j’ouvris (vraiment) les yeux, et que je regardai autour de moi, le miroir avait disparu.

Aujourd’hui encore, je n’explique pas ce phénomène. Avais-je halluciné ? Bonne question, mais je ne suis toujours pas en mesure d’y répondre.

Je repris mon exploration du château et j’arrivai à la bibliothèque. J’avais stupidement négligé cette pièce qui me semblait maintenant d’une grande importance. Je pris un gros livre relié de cuir qui était très épais. C’était un livre de plusieurs centaines de pages qui racontait toute l’histoire de la construction du château au dix-septième siècle. Il avait été écrit par un certain Scotty Williams et était rédigé en anglais actuel, ce qui m’intrigua. Je l’ouvris au milieu et tombai sur ce texte qui m’intrigua :

« Nous sommes en l’an de grâce 1616. Je me nomme Scotty Williams, et je suis l’architecte du château. Aujourd’hui, après des semaines difficiles sur le chantier, les femmes et mères des ouvriers travaillant sur la construction du château leur ont demandé de cesser le travail pendant un laps de temps indéfini. Tout cela à cause de ce funeste incident dans le cachot. Pendant la nuit, il y a deux semaines, un grand incendie s’est déclaré dans le cachot où dormaient la moitié des ouvriers. Tous ont été carbonisés. Leurs familles appellent à cesser tout simplement la construction et à laisser le château dans cette forme pour se souvenir de cette terrible nuit ! Ô visiteur du futur qui liras cette page, ne va surtout pas visiter le cachot pour tenter de découvrir les cadavres. Tu ne pourras jamais raconter ce que tu as vu. Des personnes ont voulu écrire des livres sur cet incendie mais ils ont tous été soigneusement détruits sur ordre du duc d’Edimbourg. Ces personnes sont toutes mortes d’une mort mystérieuse juste après. Toi qui liras cela, suis mon conseil, cela te sera bénéfique. »

Piqué par la curiosité et par l’étrangeté de ce texte je me précipitai vers ma chambre pour aller chercher mes gants car je n’allais certes pas fouiller le cachot les mains nues. Je savais d’avance que j’allais trouver des substances malodorantes en creusant, mais l’enjeu en valait la chandelle. Arrivé dans le cachot, je commençai à creuser jusqu’à que je sente un objet dur. Je déterrai tout autour. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris un cadavre intact vêtu à la mode du dix-septième siècle. J’examinai ses traits et je me rendis compte que c’était exactement les mêmes que ceux que j’avais vus dans le miroir la nuit précédente. Je blêmis jusqu’à devenir blanc comme un linge (littéralement). J’étais pétrifié de terreur. Je ne comprenais absolument rien. J’étais perdu. Tout tournait autour de moi. Je me sentais très faible. Je me rendis compte tout à coup que je n’avais pas mangé depuis trois jours mais j’étais tellement passionné par mon article que je ne m’en étais pas rendu compte plus tôt. Je tentai de m’extraire de mon trou en rampant. Je n’avais pas la force de tenir debout. Ma vue se brouillait. Je voyais des formes indistinctes. Une d’entre elles attira mon regard car de la lumière en provenait. Quel idiot j’étais. Il s’agissait de la porte ! Je me dirigeai vers elle et je fus ébloui par la lumière du jour. Je sortis et je m’arrêtai pour faire une pause, allongé sur le dos, les bras en croix. Je restais ainsi de longues heures, jusqu’à ce que j’aie recouvré suffisamment de force pour me lever et aller me coucher. Il ne devait pas être plus de seize heures trente, mais la nuit tombait déjà. Je me couchai, mais avant de m’endormir, je passai en revue tous les éléments de la journée et je me promis de partir le lendemain en quête de quelque chose à manger. Je partis donc le lendemain midi, à pied en direction de Saint Patrick. Arrivé là-bas, je mangeai un bon repas au pub du coin et je restai séjourner une petite semaine à l’hôtel du village. Je retournai ensuite au château pour aller chercher mes effets personnels. Après cela, je partis en voiture en direction d’Edimbourg, et de là, je pris le train jusqu’à Londres. Arrivé chez moi, je tentai de tirer les choses au clair dans cette histoire. Cependant, j’eus de nouveaux reportages à faire et j’oubliai très vite cette histoire. Ce n’est qu’aujourd’hui que je m’en souviens et que je vous en fait part. Je n’ai pas réussi à trouver une explication alors je te laisse le choix, cher lecteur.

La malédiction dont parlait Scotty Wiliams ne s’est toujours pas réa… aaargh… li… aaargh… aaargh… sée… aaaaaaaargh !!

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