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Jalousie, par Castille Chauvière

Article du 4 juin 2012, publié par PO (modifié le 5 juin 2012 et consulté 225 fois).

La Nouvelle vague fantastique : Table des matières


Jalousie

Castille Chauvière

Le 24 décembre au soir, à sept heures, Mathieu se retrouvait seul chez lui une fois de plus. Il n’avait ni famille, ni amis avec qui fêter Noël. Il n’avait qu’un frère ainé, Jonathan, qui était complètement différent de lui : il avait des amis, une femme, des enfants et était directeur d’une entreprise à Londres. Mis à part les soirs de Noël qu’il passait seul, Mathieu aimait la vie et y tenait beaucoup. Il essayait de ne pas penser à son frère qu’il jalousait en secret. C’ était un homme jeune, simple, un peu paresseux mais heureux. Il passait ses journées à se promener dans Paris et à aller voir des expositions, tout en faisant très attention à ce qu’il faisait de son argent. Ce jour-là, comme tous les autres jours, il était allé voir une exposition à quelques pas de chez lui. Il n’y avait pas grand monde dans les rues pour un soir de Noël, seuls quelques magasins de bricoles éclairaient les rues noires de leurs néons criards. Mathieu, sifflotant, entra dans une galerie d’art et commença à examiner les tableaux les uns après les autres dans les moindres détails. Soudain, un tableau attira son attention ; c’était une grande femme, assez laide d’ailleurs, avec un nez très allongé et de grandes oreilles. Elle ne souriait pas du tout, au contraire, elle avait un visage plutôt triste et vexé, comme si elle était complexée. Elle regardait droit devant elle avec de grands yeux verts. Intrigué par ce regard, Mathieu suivit sa trajectoire ; en effet, la femme fixait une autre dame peinte sur le tableau d’en face. L’autre tableau était magnifique, la jeune fille représentée dessus était belle, épanouie, son teint rose clair faisait ressortir les quelques taches de rousseur sous ses yeux bleu grands ouverts et sur sa fine et délicate main on pouvait apercevoir un anneau de mariage. Mathieu allait passer à un autre tableau quand, en regardant une dernière fois celui de la femme laide, il aperçut avec stupéfaction qu’elle tenait, dans sa main droite, un couteau qu’il n’avait étrangement pas remarqué auparavant. De plus, le regard de la femme semblait avoir changé de direction, à présent, c’était lui qu’elle regardait. Pour s’assurer que le tableau n’avait pas changé mais que c’était simplement lui qui avait dû avoir une illusion, il essaya de passer et repasser devant. En effet, les yeux de la femme le suivaient au moindre de ses mouvements ! Comme il n’était pas superstitieux, il crut tout d’abord à une technique de peintre et s’approcha du tableau pour le voir de plus près. Alors il vit le couteau de la femme pointer en avant jusqu’à déchirer la toile. Il poussa un cri, sursauta, ses cheveux se dressèrent sur sa tête, son teint devint pâle, aussi pâle que celui d’un vampire, il se retira en arrière en tombant à terre, puis il se releva et courut jusque dans la rue ; là, il crut qu’il était en train de rêver et essaya de se pincer ; mais non il était bien éveillé. Il se retourna vers la galerie en espérant qu’elle aurait disparu mais au lieu de ça, il en vit sortir des lumières rouges et entendit des cris de douleurs et des ricanements. Le visage de Mathieu était devenu livide, il était terrifié, mais ressentait en même temps un curieux sentiment de culpabilité. Il courut jusqu’à son appartement, il chercha ses clés mais elles tombèrent dans une bouche d’égout, Mathieu pensa qu’il était poursuivi par un démon. Il se rappela de la petite lucarne qui donnait sur son bureau, qu’il laissait imprudemment toujours ouverte ; comme il était au premier étage, il put s’y hisser et rentrer chez lui. Il s’écroula sur son lit en gémissant. Environ une heure plus tard, Mathieu reprit ses esprits et comme il était sur son lit, il était maintenant sûr d’avoir rêvé. Il se releva pour aller prendre l’air dans la rue. Il vit passer un vendeur de journaux, il en regarda un et lut en première page : « Fait incroyable en ce soir de Noël » sous ce gros titre étaient donnés quelques témoignages ; Mathieu manqua de tomber raide mais il était trop intéressé par la chose pour que cela arrive. Témoignage : « J’ai vu un tableau s’animer dans une galerie d’art ». En voulant payer le journal, il mit sa main dans sa poche pour en ressortir quelques sous, quand ses doigts frôlèrent une lame. Mathieu poussa un petit cri, son doigt saignait, il replongea sa main dans sa poche et en ressortit à sa grande stupeur, le couteau de l’horrible femme. Il regarda son doigt saignant, puis le couteau et se repassa tous les évènements étranges de sa journée. Mais c’est quand il se rappela du moment où il avait vu ce couteau percer le tableau qu’il comprit qu’en fait la femme le lui tendait pour qu’il tue sa rivale qui était la jolie jeune fille dont elle était atrocement jalouse. Il comprit aussi qu’il aurait dû le faire et qu’à présent il allait le regretter. C’était donc ça le sentiment de culpabilité qu’avait ressenti Mathieu quand il s’était enfui de la galerie ! Il y courut, dévala les escaliers, il s’arrêta net ; le tableau de la jolie femme était complètement lacéré, et celle-ci, se trouvait en dessous, gisant le corps en sang. Par contre, la laide avait disparu de son tableau… là, une goutte de sang tomba du doigt de Mathieu, il la regarda, puis ressentit une atroce douleur à la tête…

Le réveil de Mathieu sonna à neuf heures du matin, il se réveilla et en passant sa main dans ses cheveux il sentit une bosse sur son crâne…

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