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L’Héritage, par Anaël Mordzinski

Article du 4 juin 2012, publié par PO (modifié le 5 juin 2012 et consulté 182 fois).

La Nouvelle vague fantastique : Table des matières


L’Héritage

Anaël Mordzinski

Je m’appelle Magalie Maureau, j’ai quinze ans et je suis lycéenne. J’ai deux sœurs et un frère jumeau : Max qui est handicapé mental. Je suis très proche de lui, il m’aide à devenir plus forte, surtout depuis la mort de notre père, célèbre auteur de nouvelles fantastiques. Depuis toujours, j’ai une passion : devenir écrivaine, comme lui.

Je vais à présent vous raconter mon histoire. Tout a commencé quelques semaines après sa mort quand ma mère trouva un petit paquet à mon nom dans le bureau de mon père. Un soir alors que je n’arrivais pas à dormir, je m’étais levée et j’avais ouvert le paquet. Il contenait un petit livre rouge vierge et une jolie carte blanche où étaient écrits à l’encre bleue ces mots : « Maintenant c’est à toi d’écrire ton histoire... ». Effectivement il était temps pour moi d’écrire mon histoire : elle parlait de la vie d’un psychopathe, un tueur en série pour être plus précise. C’était un jeune homme à priori normal qui sans raison décida de tuer une fois par mois une lycéenne. Il agissait toujours de la même façon : il se rapprochait d’elle puis la tuait de toutes les façons possibles, chaque meurtre étant plus atroce que l’autre. Certes, mon histoire était sinistre et, une fois le premier chapitre terminé, je me sentis enfin libre d’aller me recoucher.

Seulement, à ma grande surprise, le lendemain matin, je trouvai un article dans le journal annonçant la découverte du corps d’une lycéenne brûlée puis jetée dans un ruisseau. « Exactement comme dans mon histoire ! » pensai-je tout d’abord. Cela me tétanisa mais il ne pouvait s’agir que d’une coïncidence hasardeuse, me rassurai-je ensuite. Sur ce, je me rendis à l’école comme si rien ne s’était passé. Le soir même je m’attaquais aux deuxième et troisième chapitres, ceux où mon tueur devait mettre fin à la vie de sa deuxième victime. Mais cette fois, je me sentis mal, comme si quelqu’un m’observait et il y avait cette horrible petite voix qui chantonnait dans ma tête : « Attention à ce que tu dis, Magalie, les conséquences pourraient être fatales... » Ma gorge était nouée, je tremblais de peur, cette horrible voix me tourmentait. Je dus m’arrêter au troisième chapitre, la nuit porte conseil dit-on...

Seulement, au contraire, à huit heures lorsqu’il était l’heure de partir au lycée, ce que je redoutais le plus s’est produit : ma mère parlait d’un nouveau meurtre : cette fois, la jeune fille avait été torturée puis attachée au fond d’une piscine. La peur m’immobilisa. Comment était-ce possible ?Mon histoire devenait réalité ! Il fallait que mon horrible histoire se termine. Et ce soir !

Ce fut donc ce à quoi je me consacrai toute la nuit, j’écrivais sans m’arrêter, pour sentir ce sentiment de liberté m’envahir. Le dernier meurtre, le plus horrible de tous était écrit. Avant de commencer le dixième chapitre, mon frère Max arriva dans ma chambre en riant.

— Qu’est ce que tu fais sœurette ?

— Je finis mon livre, tu sais, celui dont je t’ai parlé ! (je me devais d’être toujours douce et gentille avec mon frère, malgré mon énervement actuel)

— Oh ! Je pourrais le lire s’il te plaît ?

— Bien sûr, laisse-moi juste quinze minutes, le temps de le terminer.

— Super, merci Magalie !

Je terminai mon histoire rapidement et la donnai à mon frère. Après l’avoir lue, il me complimenta.

Le lendemain, je me levai à l’aube et vérifiai tout : aucun meurtre annoncé. Je partis à l’école soulagée. Le brouillard s’empara de mon esprit, un sentiment inexplicable m’envahit. Je courus vers mon amie et c’est là qu’elle m’expliqua en pleurs qu’une de nos amies proches avait été retrouvée pendue à un arbre après avoir été violée. Inutile que je vous dise que mon histoire était semblable à son récit en tous points. Mais cette fois c’était trop, je ne pouvais plus supporter ce sentiment de culpabilité. Il fallait que je mette fin à tout ça, que je me débarrasse de ce livre, ce n’était pas humain. Je rentrai chez moi en courant, pris le livre et une boîte d’allumettes et me rendis dans les bois. Je posai le livre et y mis le feu puis, plus rien, je m’étais évanouie. Je me réveillai encore somnolente et entendis une voix, c’était elle, LA voix ! J’ouvris les yeux et vis Max : je l’entendis prononcer une dernière phrase : « Quoi que tu fasses ce n’est pas fini et ça ne finira jamais ! »

Je regardai autour de moi, il n’était plus là, les flammes m’entouraient, j’étais perdue, je le savais.

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