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Propagande

Pendant une douzaine d’années, les récompenses d’élèves les plus méritants...

Article du 20 septembre 2011, publié par PO (modifié le 20 septembre 2011 et consulté 376 fois).

Théodore Beck : Mes souvenirs, 1890 - 1922

PROPAGANDE

Pendant une douzaine d’années, les récompenses données aux élèves les plus méritants par leur travail, leur progrès et leur conduite, leur ont été remises dans l’intimité de la classe, en présence de quelques parents. Elles consistaient en un beau diplôme, oeuvre du célèbre artiste alsacien, M. François EHRMANN, qui remplaçait très avantageusement les prix distribués dans les Lycées et Collèges de France. Dans ces derniers, des prix spéciaux sont attribués à chaque branche d’enseignement ; à l’Ecole Alsacienne au contraire, on juge un élève sur l’ensemble des connaissances acquises, en tenant compte de la conduite et des dispositions morales. En 1886, le Conseil a estimé qu’il y avait quelque chose de sec, de brusque, de peu familial dans cette manière de se séparer, et qu’une réunion des parents, des amis, des dirigeants, des professeurs et des élèves était de nature à créer un courant de forte sympathie, et aussi à faire mieux connaître ce que nous sommes et voulons être. En 1887 eut lieu la première séance de fin d’année. Elle fut simple, mais ne fut cependant pas dépourvue d’une certaine solennité. Les très nombreux auditeurs furent renseignés sur notre but et nos tendances, sur notre caractère et notre originalité ; ils s’en allèrent très décidés à faire connaître autour d’eux les sentiments favorables que leur inspirait notre foyer d’éducation. Ce fut une propagande qui porta ses fruits. Quoique notre Ecole fût en bonne posture, bien des personnes appartenant à la bourgeoisie ne nous connaissaient pas assez, ou nous connaissaient sous un faux jour. C’est ce qui amena quelques membres du Conseil à proposer d’apposer des affiches sur les murs de l’arrondissement. A quoi il fut objecté que ce serait là une mauvaise réclame, qui ferait plutôt mauvais effet. La proposition fut donc rejetée, et l’on employa d’autres moyens de propagande plus conformes à notre esprit. Parmi les plus efficaces, il faut citer nos participations aux expositions de 1878, 1889 et 1900.

L’Ecole Alsacienne y prit une grande part, et son « stand » fut visité par de nombreux Français et étrangers. On y voyait des travaux d’élèves, et un exposé aussi détaillé que possible de nos méthodes, de notre action sur la vie de notre jeunesse scolaire. Beaucoup parmi ces visiteurs sont ensuite venus voir notre Etablissement ; ils ont assisté à certaines classes, et ils ont promis de faire connaître nos initiatives, notre constante recherche du bien et du mieux, surtout en ce qui concerne la vie morale. Noble et excellente propagande qui a été renforcée par la voix de la presse libérale. Plusieurs journalistes et hommes de lettres de grand renom ont publié, dans les meilleurs journaux, des articles qui ont produit un effet merveilleux, au bénéfice de notre Ecole. Ce n’était pas là une réclame indigne de notre cause, mais de la saine propagande procédant des convictions mêmes de ceux qui nous la faisaient. Nous n’oublions pas non plus que l’Association des Anciens Elèves est un foyer de diffusion de nos idées, et une source inépuisable de féconde propagande. Le caractère mixte de notre Ecole nous permet, d’ailleurs, de compter sur les Dames et les Demoiselles. Certaines d’entre elles, admises depuis plusieurs années dans de hautes administrations, invitées aux dîners mensuels et surtout aux banquets annuels, peuvent jouer, à ces différents titres, un rôle éminent et contribuer grandement au rayonnement de notre Ecole. Quand la femme est convaincue, elle est capable du plus actif dévouement.

Comment, ne pas penser aussi avec reconnaissance aux « Anciens », qui remplissent de hautes fonctions dans presque toutes les parties du monde et qui gardent pieusement le souvenir de leur Ecole. Ils sont, eux aussi, de puissants agents de propagande.

Nous pourrions, dans le même ordre d’idées, mentionner les examens passés daus les classes et les relations constantes entre la famille et l’Ecole, deux facteurs éminemment propres à répandre nos idées et nos ambitions. Mais bornons-nous, pour finir, à affirmer que les meilleurs de nos agents de propagande sont les familles, grâce aux bons exemples qu’elles donnent.

La Direction, par le sentiment toujours actif de sa lourde responsabilité, les professeurs, par le souci qu’ils ont, en aimant leurs élèves, de s’en faire aimer, enfin les élèves eux-mêmes, grâce à leur assiduité au travail, à leur bonne tenue et à leurs succès, augmentent la juste réputation dont nous jouissons déjà.

La propagande, si elle reste en dehors de tout parti pris, de toute étroitesse d’esprit et de tout sectarisme, fait toujours bon effet et porte toujours de bons fruits.

En forgeant des caractères, en éclairant la conscience, en donnant de la force à la volonté, en touchant le coeur, en cultivant l’esprit sans le surcharger, en faisant aimer le travail, en enseignant la vie telle qu’elle est et doit être, en développant sans cesse l’être moral, l’Ecole Alsacienne est, par elle-même, un foyer toujours rayonnant, c’està-dire un agent de fructueuse propagande.

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École alsacienne - établissement privé laïc sous contrat d'association avec l'État

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