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Acte d’accusation
Textes écrits par les élèves de la 4e2 (2008/09)
Poèmes écrits par les élèves de la 4e2 à la fin de la séquence « Poésie » et à la suite de la rencontre avec M. Shelomo Selinger, sculpteur, ancien déporté, créateur du Mémorial des Déportés à Drancy.
L’Enfer
(Acte d’accusation)
Les portes de l’Enfer se sont ouvertes
Sans un bruit aucun
Alors qu’à l’aurore d’une journée couverte
Les gens un à un
Se réveillaient tranquillement
Tu es venue frapper à leur porte
Sans prévenir
Tu es revenue telle une âme morte
Qui lasse de dormir
Se réveille de façon imprévue
Ô cruelle ! Pourquoi jeter ton dévolu
Sur de pauvres gens
Alors que ton temps
À toi devait être révolu ?
Alors qu’on te croyait partie à jamais
Tout à coup tu réapparais
Plus odieuse encore
Des milliers de victimes
Et cela n’est le crime
Que d’une seule et unique personne !
J’ose enfin te dénoncer
Après tant d’années
J’ose enfin te désigner
Toi qui as accablé
Le monde entier :
Guerre, c’est ton nom que je cite
Guerre disparais au plus vite
Tu n’es que torture et accablement
Disparais qu’on n’entende plus ces tristes gémissements.
Aliisa B.
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Tout
Tout n’est que ruines et horreur
Quel que soit le pays quelle que soit la guerre
Les hommes meurent les familles pleurent
Depuis tout temps voila le carcan de la guerre
Religions différences les guerres sont infinis
Toute l humanité n’est qu’une longue répétition
Bafouez les libertés, les droits.
Lesquels tout homme se voit offrir à la naissance
Piller, détruire, tuer, voler
Voilà la nature de l’être humain
Toute guerre a vu couler des torrents de larmes
Toute guerre fut mouillée par des averses de larmes
Toutes guerre fut ensevelie sous des tonnes de corps
Toute guerre peut changer les hommes
Les déshumaniser en faire des animaux
Toute guerre engendre des atrocités inimaginables
Pourtant n’apprenant jamais de ses erreurs
L’être humain s’obstine a en provoquer
« Tant qu’il y aura des hommes il y aura des guerres »
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Lorsque la charrette
Lorsque la charrette du matin réveille
Il faut que tous se relèvent
Afin d’entasser les morts de la nuit passée
Et sans forces aller travailler.
Pendant que certains sont gazés
Les autres doivent se relever
Et poursuivre jusqu’à la mort
Leurs efforts effrénés.
Et quand l’enfant pleure il est assassiné
Sur le pavé des rejetés
Puisque personne n’est décidé a rien changer
Ils devront y rester.
Lorsque la mort est a leurs pieds
Ils ne doivent pas s’arrêter
Sinon ils seront donnés a manger aux chiens
Qui sont eux entrainés afin d’exterminer.
Emmenés de gré ou de force
Par milliers ils seront brûlés
Sans même s’y être préparé
Ni même imaginer pourquoi on les tuait.
Sans pitié ils seront battus
Mais dans leur âme réside une forte volonté
Même si l’ennemi poursuit ses barbaries
Eux se relèvent en tenant a la force de la vie.
David B.
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Tant de personnes
Dès leur arrivée, tout a commencé
Tant de personnes sont mortes humiliées et torturées
Tant de personnes ont souffert sans manger et sans boire
Ces Allemands auront fini par leur enlever tout espoir.
Les femmes charcutées, les enfants tués,
Les hommes travaillant jusqu’à épuisement.
Ces Allemands ne faisaient preuve d’aucune pitié
Devant cette horrible souffrance qu’ils affligeaient.
Les juifs étaient prisonniers de ces horribles camps
Où ils étaient faibles et sans défense
Et la plupart n’avaient aucune chance.
Ces Allemands sans cœur
Montraient leur supériorité devant ces juifs tremblant de peur.
Tous les humains ont le droit au respect
Mais ont attendu longtemps avant d’avoir enfin la paix.
Cette guerre a commis tellement d’atrocités
Qu’elle sera dans nos mémoires, à tout jamais gravée.
Carla C.
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Espoir
Un vieil homme cette nuit se réveille et s’habille.
Il quitte alors son lit et sa femme endormie,
Il cherche ses béquilles ; sa nuit n’est pas tranquille.
Son salon est froid et sa cheminée noircie.
Il s’assoit lourdement sur sa chaise de bois,
Et à son habitude, clairement, il revoit :
Partout autour de lui règne la peur et l’effroi,
Les prières des mourants soudainement retentissent,
Le soleil comme en sang contemple toutes ses proies
Et la fumée jaillit. Il faut que je trépasse !
Ce pays autrefois abondant et heureux,
N’est aujourd’hui qu’un lieu si vide et ténébreux…
Notre vieil homme toujours là assis devant son feu,
Se souvient parfaitement de ces instants horribles.
Il a souhaité que cela n’arrive pas à eux
Ses enfants, innocents, si chéris, si sensibles…
Voilà que le cadet regarde par la porte,
Et observe son père plein de sensations fortes.
Eva Z.
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Guerre
Ici, il n’y a plus aucune humanité,
Mêmê les plus jeunes enfants,
Sont programmés pour tuer,
Tirer, toujours plus vite, plus fort, plus de sang !
Une mitraillette à l’endroit du cœur,
Ils ont perdu toute innocence,
Ils ont perdu toute enfance,
Une mitraillette génère le sang, comme le cœur, comme le cœur.
Mais où sont donc passés le bonheur et l’amour ?
Ils ont disparu à jamais,
Se sont envolés pour toujours,
L’enfer est désormais présent, on le sait, mais...
Dans combien de temps cela va-t-il changer ?
Peut-on encore tout arranger ?
Reconstruisons l’humanité,
Cessons ces atrocités, pour l’éternité.
Oh ! Que la paix revienne serait si beau,
Que les sourires reprennent,
Que de nouveau ils s’enchaînent,
Et que les cris cèdent place aux champs des oiseaux...
Hélas ! Pour l’instant, cela ne cesse pas,
Et l’horreur s’amplifie,
Des pleurs, des prières, des cris...
Tant de vies achevées, du sang qui nous marquera,
Oui, mais vous ne le savez pas, pas encore,
Vous ne le savez pas, lâches !
Moi je le sais, mais vous serez morts !
Vous ne pensez qu’à vous, égoïstes, bandes de lâches !
Car c’est nous, oui, qui mourons et souffrons pour vous,
Nous voulons la paix, vous la guerre,
Qui nous fait plus de mal, à nous !
Mais après tout cela, vous ne serez plus fiers...
Irène B.
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Un apaisant carnage
Les Allemands sont passés par là.
Ils ont détruit toutes les vies sur leur passage
Les tortures, les camps de concentration, tout est inimaginable.
Les femmes belles et juives étaient déchiquetées,
Le temps de la paix était passé.
Les nourrissons ne pouvaient pas quitter leurs mères,
Pourtant ils leur étaient arrachés et tué.
L’épuisement des hommes à travailler,
Puis la faim qui les tiraillait,
Beaucoup moururent dans d’atroces souffrances.
Tout n’était que mort en France
Ainsi que dans de nombreux autres pays.
Les juifs étaient les cibles
Les Allemands inaccessibles
Apaisant leur soif de tuer
Comment laver l’affront ainsi affligé ?
Impossible, la souffrance était trop intense.
Qu’avaient-ils fait de mal ?
Existé ? Voilà pourquoi ils avaient été tués.
Comment les survivants, bien peu, misérablement,
Pouvaient oublier leur passé et tourné la page ?
Impossible la souffrance était trop intense.
Intense ? non, bien pire que cela,
Atroce, inexplicable, un carnage affreux.
Comprenant qu’ils allaient mourir dans cette fête
Saluèrent leur Dieu, debout dans la tempête
Ils tremblaient, hurlaient, pleuraient,
Mais rien n’y fit.
Jeanne T.
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Larme rouge
Une larme rouge coule de nos yeux amputés
Comme une goutte de sang sur nos joues sales
Notre cœur n’est plus qu’un lambeau piétiné
Par les mains crochues du Mal
Le soleil pleure ses rayons volés
Sur le linceul blanc des nuages fanés
Une étoile noire dans leurs pupilles
La lame froide d’un couteau scintille
C’est lui qui étale le crachat noir de la Guerre
Comme une boue collante, puante et amère
Collier d’entrailles blanc et rouge sur la terre noire
Comme les dents d’ivoire
De la Haine
Leurs âmes sont-elles humaines ?
Naître et tuer
Naître et être tué
Naître pour tuer
Naître pour être tué
Une larme rouge coule de nos yeux amputés
Comme une goutte de sang sale sur nos joues désespérées
Et si une fleur blanche fleurissait ?
Ilana L.
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On dit qu’une guerre est finie
On dit qu’une guerre est finie
Mais elle sera toujours présente.
Combien de personnes et de vies
Ont-elles des images qui les hantent ?
Combien d ‘enfants ont aujourd’hui
Des grands parents qui leur racontent
Des horreurs vues étant petits
À l’âge de lire gaiement des contes ?
Combien d’étudiants doivent apprendre
Les abominations passées
D’un ancien peuple révolté
Dont quelques-uns se sont fait pendre ?
Combien de familles ont pu voir
Leur arbre généalogique gâché
Pour des parents non retrouvés
Pour qui il n’y a plus d ‘espoir ?
Combien de choses écœurantes
Ont-elles détruit ? Combien de vies ?
On dit que la guerre est finie
Mais elle sera toujours présente.
Lucie A.
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Humanité
C’est après une guerre
Que nous prenons conscience
Des horreurs que nos pairs
Peuvent faire dans l’insouciance
J’ai vécu le massacre
Vu mes enfants mourir
Mais ces monstres idolâtres,
Eux, ne faisaient que rire
Je ne peux oublier
Les chaînes et les fouets
Que, dés mon arrestation,
J’ai subi sans pouvoirs dire non.
Mais où était la vie,
Durant toutes ces années ?
Notre droit aux sourires
Et à la liberté ?
Je n’étais plus moi-même,
Je ne voulais que la mort
Lorsqu’on mit un terme
A ce cauchemar atroce.
C’est avec du recul
Que je peux vous le dire :
C’est après m’avoir lu
Que je pourrais mourir.
Galatée B.
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Regardez dans ces blanches campagnes…
Regardez dans ces blanches campagnes
Comment les hommes s’entretuent
Comment les enfants ont une vue
Sur les horreurs qui s’abattent sur leurs campagnes
Pourquoi les humains sont-ils condamnés ?
À perdre toute leur humanité,
Toute trace humanité
Et tout ce que qui les rendaient êtres civilisés ?
Jusqu’où ces fauves pourront-ils aller ?
Vont-ils nous enlever toute notre liberté ?
Pourrons-nous même garder notre cœur ?
Et ne plus ressentir de malheurs.
Nous avons tous droit au respect,
Mais ce n’est pas en prenant les armes que nous aurons la paix
Nous devons tous réfléchir, prendre le temps de repartir,
De penser à une nouvelle vie et surtout à notre avenir.
Un avenir sans guerre et sans souci
Une vie où il n’y aurait plus de bruit
Juste quelques moments pour sentir les fleurs
Et enfin pouvoir regoûter au bonheur.
Eugénie L.
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