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Coeur des haltes : couleurs

Textes écrits par les élèves de la 5e5 (2008/09)

Article du 26 juin 2009, publié par PO (modifié le 27 juin 2009 et consulté 675 fois).

Couleurs : poèmes du coeur

Textes écrits par les élèves de la 5e5 après la rencontre avec des femmes de l’association Cœur des haltes.

Bleu clair

Couleur du ciel un jour d’été,

Couleur de la mer qui emporte le naufragé,

Couleur de la si belle liberté,

Couleur étonnante de la peur,

Pour certains elle est symbole de peur,

Mais pour moi elle est synonyme de paix,

Et elle laisse espérer,

Qu’un jour tout sera parfait

Bleu foncé

Nuit glaciale dans le désert,

Peur du froid et de la mer,

Perdu sans eau sur terre,

Vivre reclu, en solitaire,

Comme un loup faible et fatigué,

Prêt à tout pour se sauver,

Mais toujours injustement rejeté,

Injustement,

A cause de son étrangeté,

Bleu violet

C’est une couleur magique,

Spécialement hypnotique,

C’est la couleur des sorciers,

Qui vous transforme à tout jamais !!

Bleu noir

Couleur de la guerre,

Des gens vivant sans terre,

De personnes obligées de tout quitter,

Afin de pouvoir vivre en paix,

Clara Chayon

*********

Le jaune

Je me souviens d’une plage, plage de souvenirs, au sable jaune fin et scintillant. Une eau claire s’y jette avec douceur dans des remous réguliers. Autour, des roches brunes sont accrochées à la paroi du monde. Quelques herbes sèches bordent un sentier de terre battue qui s’enfonce dans la garrigue, où l’odeur de la sève des pins vient se mélanger au chant des criquets joyeux. Je m’étends dans le sable chaud et y enfonce mes pieds. Le ciel est bleu, sans nuage, et un soleil radieux brille dans cette voûte céleste. L’eau brillante, à l’odeur de sel, vient me tirer de ma rêverie bercée par le goût suave de la Provence. Ce paradis méditérranéen est un lieu d’évasion et de joie où la peur, le mal, la violence, la tristesse et la colère ne peuvent y pénétrer. Il est caché de tous, sous l’épais feuillage des pins. J’ajoute que des maquis d’un jaune sec viennent agrémenter toute cette beauté. Mais où se trouve cette plage ? Elle ne se trouve nulle part dans le monde, dans l’univers. C’est l’œuvre de mon imagination.

Nicolas Falconnat

*********

Regardez ce nuage noir

Regardez ce nuage noir,

C’est une ville sans espoir

Qui, hier, a été bombardée

Et aujourd’hui a succombé.

Les ennemis sont arrivés

Tout à coup dans la matinée

Par le ciel bleu en avion

Pour commencer la destruction.

Une pluie tomba sur la ville

Pour arroser le centre-ville ;

Sous le tonnerre et les éclairs

Il y eut bruits, cris et lumières.

Enfin trois heures ! Ils repartirent

Laissant tout derrière sans rien dire :

Hommes, femmes enfants, tous crièrent

En sortant du fond de la terre.

Les uns blessés, les autres morts

La ville était toute détruite.

C’est l’horreur qu’on raconte alors,

Des gens perdant leur vie trop vite.

Olivier Hoffmann

*********

Le désespoir d’avant Noël

Un peu avant Noël, la couleur du ciel était gris, même l’horizon étais gris même gris foncé, mais cela ne dérangeait pas les gens, tout le monde était content d’aller au ski sous le peu de neige qui restait, mais moi j’était triste et désespérée, déjà à cause du ciel affreusement moche mais aussi car j’était séparée de ma meilleure amie qui s’appelait Charlotte. Nous étions ensemble depuis le « CP » dans la même classe. Mais cette année n’en faisait pas partie. Pourtant j’avais toujours des amies (comme Clémentine ou Chloé) et aussi de nouveaux amies (Maï et Chrystal, celle au cheveux blonds parfaits et aux yeux bleus) mais pour moi j’avais toujours un petit manque. Toutes essayaient de me réconforter, mais j’étais triste et seule sous ce ciel parisien. Je commençais à me remettre, quand Charlotte venue vers moi, sous ce ciel gris, elle était de bonne humeur mais son visage avait de la tristesse :

« Léa me dit-elle je sais que nous sommes plus dans le même classe mais pas la peine de te rabaisser avec des pauvres gens pommés et entérrés dans leur livre… » Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que j’étais loin mon visage à son tour prenait des allures de tristesse puis devenu gris. Ayant rejoints mes vraies amies je n’étais plus triste et retrouvais bonne mine. Maintenant je ne suis plus triste je fais partie d’un groupe super sympa et qui m’accepte pour qui je suis ! Alors que Charlotte, elle est devenu quelqu’un d’infréquentable, elle se prend pour quelqu’un de supérieur et imagine avoir pleins d’amies, alors que ces amies en question ne se servent que d’elle. J’ai pourtant bien essayé de faire revenir, la Charlotte que je connaissais si bien, elle ne m’entendait plus, comme si elle m’avait mis sur silencieux…

Mais l’importance c est que aujourd’hui je suis hereuse et que ces jours gris sont devenus bleu ciel azur.

Léa

*********

Le goût du malheur

Le noir se répandait peu à peu dans sa vie...

Même avant qu’elle ne finisse les études, sa mère l’avait quittée après un cancer des poumons. Son père saoul buvait tous les soirs du "Whisky", écrit blanc sur noir sur la bouteille. Elle pleurait tous les soirs. Elle pleurait sur ses feuilles, sur ses livres et sur ses cahiers. Les gouttes de ses pleurs tombaient sur les tombaient sur les mots de la solitude et de la souffrance. A l’université, le tableau était aussi noir que le malheur qu’elle avait dans le coeur. Elle repensait à ses longs et soyeux cheveux noirs, ses yeux en amandes, ses lèvres pulpeuses et sa taille fine...

Rapidement, elle tomba de cigarette en cigarette et de drogue en drogue.Le tabac ne cessa d’envahir ses poumons coeur rempli de douleur furent cachés par la noirceur. Les belles dents blanches jaunirent et devinrent légèrement noirs...

Ses vêtements étaient noirs, ses cheveux noirs , ses larmes noires , le tableau noir, son sac noir, ses chaussures noires.
Elle était enfermée dans le noir à jamais...

Maï

*********

Les gouttes de Dieu

Rouge pourpre… Le précieux liquide aux reflets chatoyants baigne au fond d’un verre de cristal fin. De mes fines narines, j’hume l’arôme délicat du vin. Mille odeurs de fleurs se bousculent dans ma tête : des violettes, des roses, des marguerites, des tournesols, des pâquerettes…

Je fais tournoyer le vin dans mon verre d’un geste de poignet délicat, c’est alors que se dégage du vin l’odeur des fruits : fraises des bois, framboises, mûres ; ainsi que celle de la forêt : acacia, pin, chêne…

Je lève mon verre et le porte à mes lèvres qui frémissent. Le contacte du cristal me fait frissonner ; le liquide glisse sur ma langue d’un filet fin et régulier. M’envahit alors une sensation de joie et de bien-être. Je ferme les yeux. Je suis dans un champ de fleurs épanouies que les abeilles butinent avec délectation. Après un long moment, la sensation s’évanouit et j’ouvre les yeux.

C’est un Richebourg 1978.

Jean Cyrus de Gourcuff

*********

La guerre, une histoire sans lumière

Tricoter, tricoter.

Enfiler, toujours enfiler.

Enfiler le fil de laine,

Afin d’oublier ses peines.

Celles que toutes les guerres,

Font naitre sur l’univers.

Oublier, se souvenir ?

Pleurer, ou rire ?

Chacune une émotion.

Chacune une couleur, dont chacune sa fonction.

Le blanc, pour le souvenir ?

Le rose, pour le rire ?

Léonie regarde par la fenêtre chaque jour

L’automne arrivé, comme pour toujours.

Avec ses couleurs rouge-orange,

Dont ses feuilles douces se confondent aux rousses.

Elles tombent, elles tombent

Et succombe

A la pluie,

A la nuit.

Et là, sur l’herbe humide,

Elles se posent,

Comme un éclat de rose.

C’est cette dernière couleur que Léonie a choisit.

Celle qui représente, tous les bonheurs de la vie.

Celle qui fera oublier,

Tout ce qu’elle garde caché.

Toute les horreurs des guerres,

Toutes les larmes de la Terre.

Cette planète qui, comme Léonie,

Verse, et versera toute la vie,

Pour ses enfants, qui laissèrent leur famille et leurs amis

Pour la fierté de leur pays.

Est-ce possible un jour,

De vivre avec amour ?

Léonie ne le sait pas,

Mais n’espère que cela.

Tricoter, en filer,

Pour oublier.

Chrystal Perron-Pette

*********

La bobine rouge, couleur du sang

Un jour, j’ai appris que j’étais malade, que j’avais un cancer du sang. J’ai eu très peur. Pour moi, le mot « cancer » était synonyme de « mort ». J’étais en colère. En colère parce que c’est Dieu qui a fait que je fus en mauvaise santé. J’ai crié très fort, du plus fort que je pus. Je sentais en moi la haine qui m’envahissait et j’avais peur, énormément peur. Le docteur me fit connaître le traitement que je devais subir. A ses mots, j’éclatais en sanglots. Je serrais de toutes mes forces ma mère. Je voulais qu’elle me dise que c’était un cauchemar et que j’allais me réveiller. Mais ce ne fut pas le cas. Elle me dit qu’il fallait que je me clame, que j’arrive à comprendre. Tout se précipitait autour de moi. Je tapais des pieds, hurlais.

Je ne pris conscience de cette situation que plusieurs jours plus tard. J’étais calmée, j’allais régulièrement chez le médecin, j’essayais de continuer ma vie normalement. Pour moi, tout cela était très épuisant. Dès que j’étais chez moi, je m’endormais en moins de cinq secondes.

J’étais triste car je n’avais pas la même vie que les autres petites filles de mon âge. Les autres ne devaient pas mettre une perruque sur la tête à la place de leurs cheveux, leurs vrais cheveux ! Elles, ces jeunes demoiselles avaient une vie tranquille. Elles allaient à l’école le matin, passaient leurs journées avec leurs amis...

Moi, c’était tout le contraire, j’allais le matin chez le docteur, puis une fois par mois j’allais faire une chimiothérapie. Et mes amies, je n’en avais pas, enfin je n’en avais plus. Avant d’avoir connu cette maladie, j’en avais deux. Mais le jour où je leur dis que je n’étais pas en forme et j’étais atteinte d’un cancer, elles me répondirent que je ne serais plus la même, je serais différente. C’est faux car même si on se retrouve à avoir une grave maladie, on pense tout le temps aux amis. On ne change que d’apparence. Car au fond, le cœur reste semblable.

Lucie

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Une douleur rouge

Dans un sombre supermarché. Vers 10 heures, j’avais quatre ans, accompagné de ma mère. J’ai vu du sang, du sang rouge vif. J’ai voulu prendre un paquet rouge rempli de bonbons, mon visage était rouge, rouge comme le soleil en été. Quand soudain, le caddie me tomba dessus. Je criais ; ma mère arriva ; elle vit que mes vêtements étaient rouges. Le rouge était mon sang.

Une ambulance arriva avec une croix rouge et m’emmena à l’hôpital du Moulin Rouge. J’avais une fracture du bassin et le médecin arrêta le saignement. J’avais mal mais j’ai réussi à supporter cette douleur rouge comme le feu.

Le lendemain, je suis rentré chez moi, je voyais tout en rouge comme le paquet de bonbons qui causa cet accident.
La semaine d’après, j’ai raconté cette peur bleue à mes amis qui étaient terrifiés.

Jacques Durin

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Couleur : Gris

Tu es parti sans prévenir.

Je ne me souviens plus très bien de notre première rencontre, la quatorze septembre 1996. Mais je me souviens parfaitement ne notre dernière, le 29 mars 2009.

Quelques jours, voire quelques semaines auparavant, mes parents m’avaient prévenue que ton état n’allait pas en s’améliorant. Et c’est à partir de ce jour-là que je me suis rendu compte que je tenais à toi.

C’est souvent comme ça dans la vie ; on s’aperçoit un peu tard que l’on tient aux personnes qui sont sur le point de nous quitter.

A la maison, lorsque je venais te voir, je ne disais rien, à part que je trouvais l’appartement trop petit. Et bien maintenant, je le trouve bien trop grand, trop vide.

Même lorsque je te rendais visite dans ta chambre d’hôpital, je ne te parlais pas. J’étais comme complètement affaiblie de te voir comme ça, allongé sur ton lit, ne pouvant pas bouger. Les murs de ta chambre étaient gris. De la même couleur que les nuages au-dessus de nos têtes.

Je te regardais, sans dire mot. Juste en pensant que c’était la fin. Je suis sortie, te tournant le dos, sans savoir que je ne te reverrai plus. Tu dormais profondément. Tu paraissais calme et reposé.

Le soir même, j’entendis papa dire « qu’il allait les prévenir ». J’ai tout de suite pensé que tu étais mort. Mais je ne voulais pas y croire. Maman est rentrée dans la chambre et en pleurs, nous apprit que tu nous avais quittés. Tu ne t’étais pas réveillé. Je ne t’ai jamais dit que je t’aime et maintenant je le regrette terriblement.

Je t’aime papy.

Clara

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