Le Petit collège à Auron (1962)

1. Le départ

Huit heures et quart. On part à la gare. On attend très longtemps le train. Les parents ne savent plus où donner de la tête : « Coucou, Jean ! Où es-tu ? Mon Dieu ! ce petit est perdu ! » Un vrai brouhaha.

Le train arrive. Qu’il est beau ! On s’engouffre dans le wagon. Les effusions : SNIFF, SNIFF, OUIN ! Mais dans le train, c’est pire : « C’est ma couchette ! » ... « Non c’est la mienne ! » ... « Jamais de la vie, c’est la mienne... » Le pire, c’est que le chauffage était sous ma couchette, et le chocolat était dessus : résultat...!

On papote, puis on s’endort. RRRR... RRRR... ZZZZ... Deux minutes après : « M’dame, j’peux aller aux WC ? » « Tu ne pouvais pas y aller avant ? »

La nuit se passe ainsi. Le matin, c’est le petit déjeuner. Et zou ! Une peau de banane par terre !

Mademoiselle Philibert passe, et on devine la suite !

Monsieur Germain papotait avec Mademoiselle Robert : « Et gnagnagnagnagnagna... »

On passe à Marseille ; un gars avec l’accent du midi, le contrôleur, demande : « Les billets s’y vous plaît ! » Et on arrive. Y a un employé qui dit : « Arrêt. Nice, Nice, etc... »
« Taisez-vous ! » ... « Ne descendez pas sans autorisation ! » ... « Où sont mes godasses ? » ... « Mon goûter ? » Etc...

2. En car

« J’veux la première place ! » ... « La dernière ! » ... « T’auras la cinquième pour ta peine. » On part. On entend les lèvres mastiquer : CROTCH, CROTCH...

Le car s’arrête. « Venez voir le sanglier ! » Par malheur, un gars drôlement subtil marche dans les “détritus” du sanglier ; dans le car, ça a comme une drôle d’odeur. « M’dame ! J’ai mal au creur ! » On arrête le car, il vomit, et on repart. Et enfin on arrive. Auron, tout le monde descend !

Jean-Claude Marchand